fille du chanteur des rolling stones, ce qui suffit à lui donner une réputation sulfureuse, jade jagger insuffle un fameux bol d’air au joaillier garrard, fournisseur de la couronne britannique, qui veut rajeunir son image et sa clientèle.

Elle était déjà célèbre dans son berceau. Ce qui, automatiquement, entraîne des débats infinis sur ce qu’elle obtient grâce à son patronyme ou sur ses mérites propres. Jade Jagger, 32 ans en octobre, est la fille de Mick et de Bianca Jagger, la première femme du rocker, et elle est à ranger parmi les beautés fatales. Les  » gossips  » sont donc féroces et les élucubrations nombreuses. On lui prête le même intérêt pour la nourriture biologique et les énergies alternatives que Stella McCartney ? Et hop, on la crédite d’un projet de chaîne hôtelière écologique dans les lieux les plus exotiques. Comme on le lira plus loin, la belle dément.

Née à Paris, élevée en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, vivant entre Londres et Ibiza, se mouvant dans la jet-set comme un poisson dans l’eau, Jade Jagger a hérité du gène cosmopolite de ses parents. Elle a juste 20 ans lorsqu’elle épouse l’artiste Piers Jackson, dont elle aura rapidement deux filles, Assisi et Amba. Ayant étudié la peinture à Florence, Jade Jagger est alors en plein trip artistique. Ses peintures empreintes de mysticisme se vendent comme des petits pains. Comme on le lira plus loin, la belle persévère.

Jade Jagger, plutôt à l’aise sous l’objectif des photographes, défila pour le designer britannique Matthew Williamson, posa comme modèle pour Pretty Polly (lingerie) et H&M, tout en s’intéressant à la joaillerie. Dans le courant des années 1990, sa ligne de bijoux séduit Paul Smith, qui vend ses premières collections dans son réseau de boutiques. Commercialisées par la société Jade Inc, ses créations vont naturellement faire un tabac au sein de l’élite  » modeuse  » et artistique. Cette réussite attire l’attention du joaillier londonien Asprey & Garrard, né de la fusion de deux honorables fournisseurs de la Couronne britannique, qui l’embauche en septembre 2000. Comme on le lira plus loin, la belle est ravie.

La fusion ayant volé en éclats, Jade Jagger officie désormais comme directrice créative de Garrard. Ses actionnaires, le Canadien Lawrence Stroll et le Hongkongais Silas Chou (qui ont redressé ensemble la marque américaine Tommy Hilfiger), lui ont donné pour mission de faire de cette honorable institution  » the British classic avant-garde jeweller « . Ce qui pourrait se traduire très simplement par  » donner à une marque assoupie un électrochoc créatif « . Comme on ne le lira pas plus loin, on vous le dit : Jade Jagger est un joker en or massif pour cette maison vieille de 268 ans.

Weekend Le Vif/L’Express : Comment concrétisez-vous dans votre travail la mission qui vous a été confiée ?

Jade Jagger : Chaque pièce que nous créons doit avoir un esprit novateur. En rendant modernes des éléments de l’héritage classique de Garrard, nous parvenons à nous positionner de façon unique sur le marché.

Comment Garrard se différencie-t-il d’Asprey ou de la nouvelle compagnie De Beers LV ?

Garrard est différent de tout autre joaillier car nous possédons cet héritage historique qui nous donne la liberté d’être créatif et innovateur. Ce que nous faisons aujourd’hui n’est pas très différent de ce que Garrard a toujours fait : être un leader et non un suiveur. Cette démarche est soutenue en interne par un superbe travail d’artisanat.

Vous aviez démarré dans la joaillerie avec votre propre collection, qui avait un succès certain. Aucun regret ?

Je voulais un engagement créatif total au profit de Garrard, ce qui n’était pas compatible avec la poursuite de mes propres activités. La mission que l’on m’a confiée est un véritable challenge, requérant toute mon énergie. Mais ce serait naturellement fantastique de lancer ma propre marque dès l’instant où j’aurais un peu plus de temps.

Où trouvez-vous votre inspiration ?

De la manière la plus aléatoire qui soit : en feuilletant un livre magnifiquement illustré, en croisant une femme stylée, en regardant MTV…

On vous a souvent collé l’étiquette d’artiste bohème ou de hippie chic.

Je n’ai rien contre ce genre d’étiquette, mais je ne considère pas que cela me corresponde au mieux.

Procédez-vous par collections comme dans la haute couture ?

Nous créons de nombreuses nouvelles pièces chaque année, soit pour prolonger des collections existantes soit pour en composer de nouvelles. Cette année, nous avons travaillé sur une collection baptisée Wings, qui sera en magasin à l’automne. C’est une ligne complète de joaillerie comprenant colliers, bracelets, boucles d’oreilles, tour de cheville et bagues, ainsi que certains bijoux pour hommes et des accessoires précieux tels que des bagages. Le plus important collier de la collection fut créé pour la dernière cérémonie des oscars. Il est en or blanc serti de diamants et possède, en son centre, un c£ur en tourmaline rose de 23,67 carats ; il peut également se convertir en broche. Son prix de vente au détail est de 109 327 euros. Cette collection sera également disponible tout en or, si bien que les prix démarrent sous les 1 400 euros.

Quelle cible de clientèle visez-vous ?

Je parlerais d’attitude plutôt que d’âge. Les clients de Garrard sont jeunes, cool et sexy. Ils aspirent au dernier cri du design et de l’innovation et mélangent les styles pour créer leur propre look.

Garrard a réalisé les bagues de fiançailles de lady Diana, Sarah Ferguson et Sophie Rhys-Jones. En dehors de ces commandes royales, réalisez-vous beaucoup de pièces à la commande ?

Réaliser des commandes spéciales fait partie des traditions de la maison. Il peut s’agir tantôt de  » remodelage  » de pièces existantes tantôt de toutes nouvelles créations.

Garrard dispose actuellement d’une seule boutique sur Albemarle Street, dans le centre de Londres, à l’endroit même que le joaillier occupa de 1911 à 1952. Y a-t-il des projets de développement international ?

Nous avons effectivement l’intention d’ouvrir un salon privé à New York, dans le quartier de Soho, en octobre de cette année. En Grande-Bretagne même, nous avons également planifié l’ouverture de concessions dans les department stores Harvey Nichols de Manchester et de Londres (Knightsbridge). Tout cela préfigure… une domination mondiale !

Garrard a ajouté des vêtements à son

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