Dans le quartier du Marais, à Paris, un hôtel particulier du XVIIe siècle abritait un vaste espace-grenier. Tout était à refaire : acheté pas cher mais en piteux état, il vaut désormais le triple de sa valeur.

Ils se connaissent depuis l’enfance. Marie Schweitzer fait ses études d’architecte. Et François Najoir, de médecine. Un jour, il l’appelle au secours parce qu’il vient d’acheter un grenier dans un hôtel particulier du XVIIe dans quartier du Marais à Paris (145 m²) et qu’il pense s’être trompé. Marie Schweitzer le rassure, dessine des plans. François Najoir se pique au jeu. Mais refuse de venir sur le chantier : « Je vais en être malade, je verrai des choses dans tous les sens, je vais vouloir tout changer. » Du coup, il téléphone chaque jour ses suggestions en consultant les plans. Parmi ses desiderata : supprimer la marche au milieu du séjour. Au rang de ses angoisses : habiter la mezzanine,  » si sombre ».  » C’est souvent un cauchemar de travailler avec des proches, mais, là, ce fut le rêve, explique Marie Schweitzer. Nous avons des affinités sélectives et les mêmes goûts. »

Il n’y a qu’un point sur lequel François Najoir s’est montré intraitable :  » Il n’a jamais voulu que les plinthes des portes soient peintes en bleu ! « 

Marie Schweitzer a tout de même obtenu qu’il se rende trois fois sur les lieux : pour les essais des dalles de verre dans le sanitaire, ceux de la couleur des poutres et du parquet. Pour elle, la difficulté de ce chantier de trois mois résidait dans l’accessibilité des lieux, du fait de l’escalier de 80 cm de large. D’où l’obligation de convertir ce grenier en atelier à l’ancienne. Faute d’y faire monter la bétonneuse, le sol a été réalisé à la main, et les portes coulissantes fabriquées in situ. Pour installer le lourd caillebotis, confectionné sur mesure, il a fallu quatre hommes au moins. Les moments de grâce ? Quand FranØois a commencé à s’exprimer comme un architecte, s’intéressant aux alignements, à la lisibilité des éléments de construction. Et lorsqu’ont été posés la suspension dans le séjour et les spots dans les poutres, pour amener une lumière chaleureuse éclairant les coins sombres. Pari gagné : François Najoir vit ici depuis sept ans et n’a rien changé !

Véronique Blamont Réalisation : Gilles Dallière Photos : Nicolas Millet

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