ALEXANDRE NEDELLEC, MAKE-UP ARTIST DIOR

 » Pour obtenir un résultat professionnel, je mixe au fond de teint le Skinflash Primer, une de nos bases de maquillage anti-fatigue, de façon à donner plus de fluidité et de transparence à la texture, et un côté plus lumineux. Je le travaille également en top coat pour illuminer les zones bombées du visage. Ça apporte juste de la lumière sans le côté ultraperlé qui ne plaît pas à tout le monde. Il m’arrive enfin de détourner ce primer pour transformer la texture poudre du blush. Parce que ce dernier est vraiment le produit dont on ne sait plus se passer aujourd’hui ! Je commence par gainer les poils d’un pinceau à fond de teint avec du Skinflash Primer. Ensuite, je préleve du blush ou de la poudre de soleil, je mélange sur le dos de la main les deux matières, cela transforme la texture poudrée en un fluide fin qui fusionne avec la peau.

Pour maquiller leurs yeux, les femmes sont souvent tentées par les halos très colorés ou les smoky eyes intenses qu’elles voient sur les podiums ou dans les magazines. Mais elles ont du mal à obtenir ce résultat avec des fards à paupières qu’elles trouvent dans le commerce. Pour plus d’intensité, il suffit d’utiliser un rouge à lèvres en base, dans une couleur proche de celle de l’ombre que l’on a choisie. Parce qu’un fard gras va fixer le pigment de poudre pour donner plus de profondeur. Le Rouge Dior 786 se marie très bien avec le violet très intense de la collection Trianon du printemps. Soit avec un pinceau anticernes, soit du bout du doigt, je pose une petit touche de rouge à lèvres sur la paupière mobile. Ensuite, je fonds le fard par-dessus en tapotant.

Pour les lèvres, on peut obtenir une multitude d’effets avec un rouge. Si l’on veut flatter le volume, on commence par appliquer la teinte la plus intense sur la lèvre complète avant de superposer au coeur une nuance plus claire. De cette manière, on attire un peu de lumière au centre de la bouche sans avoir recours à un gloss. L’autre piste est de jouer sur le fini : pour un aspect totalement mat, je crayonne d’abord les lèvres avec un crayon universel transparent. Sa texture cire va lisser tous les petits plis et matifier. Pour un aspect très velours, je rajoute en top coat soit un blush soit un fard à paupières, ton sur ton avec le rouge à lèvres.

On s’amusera en mélangeant à son rouge, avec un pinceau à lèvres, un peu de fard à paupières pailleté. Un rouge d’ordinaire satiné et sobre deviendra en un clin d’oeil iridescent. Pour gagner encore en profondeur, je mixe un fard à paupières marron à un rouge rosé pour obtenir une nuance plus bois de rose, superbe sous un éclairage tamisé.  »

MIKY, MAKE-UP ARTIST LANCÔME

 » En ce moment, j’aime beaucoup travailler le blush tant en fard à joues qu’en ombre à paupières. J’opte par exemple pour un bel orange pour les yeux et un rosé sur les pommettes afin de donner un côté vitaminé. Une idée : mélanger les deux nuances au pinceau, s’en mettre sur les joues pour avoir bonne mine, sur l’arcade sourcilière et la tempe pour ouvrir le regard. Si je mise sur le blush, c’est parce que les marques hésitent à proposer des oranges ou des roses si francs pour les yeux. Pourtant, ces tonalités donnent du peps au regard. Pour la paupière mobile, je vais prendre un petit peu de matière avec un pinceau blender et la balayer pour que cela s’étale de manière dense sans que ce soit pour autant trop graphique. Ensuite, à l’aide d’un pinceau blush ovale, je prélève également de la matière que je tapote sur le haut de ma main avant de m’en servir. Si j’intensifie la paupière mobile avec de la couleur, je vais en revanche alléger les pommettes pour garder un certain équilibre.

J’adore aussi détourner le baume à lèvres Rouge Absolu 00 qui possède toute la technologie d’un rouge à lèvres : il contient un filet qui empêche les pigments de migrer. Si je le mélange avec du crayon, il retient ces pigments. Je frotte donc le bâton sur le dos de ma main et un crayon brun, bleu ou vert par-dessus. De cette manière, je me fais une ombre à paupières légèrement humide, glossy sans être trop brillante. Cette texture transparente colorée, je la tapote ensuite sur l’oeil pour recréer un effet d’ombre luisante très sensuel.

Il ne faut jamais hésiter non plus à jouer avec les primers. J’en mélange une goutte à mes ombres à paupières, surtout celles que je trouve un peu trop dures, comme le bleu canard. Frotté au doigt, cela donne un fini irisé et pastellisé,  » la  » tendance de cet été.

Je me sers des correcteurs ou des fonds de teint sur un coton-tige pour nettoyer un smoky qui aurait débordé : ça élimine les pigments tout en préservant le teint en dessous. Et je floute les bords avec un pinceau blender imbibé de fond de teint si je trouve que mon ombre est trop graphique. L’oeil est à nouveau subtilement dégradé, cela ne s’arrête pas net. D’une manière générale, j’ai tendance à faire le teint après les yeux.  »

TOM SAPIN, SENIOR ARTIST M.A.C.

 » Je commencerai par une astuce toute simple que les maquilleurs ont empruntée aux femmes qui ont, l’air de rien, leurs petits trucs bien à elles. Pour une bonne mine immédiate, il suffit de convertir son rouge à lèvres en blush, d’en déposer un petit peu sur les joues et de l’estomper au doigt.

J’aime également utiliser l’anticernes non pas autour des yeux mais sur les lèvres. Pareil, on en pose une petite quantité et on tapote du bout du doigt. Cela donne une bouche nude, sur laquelle appliquer, si l’on veut, un peu de gloss. Mais surtout cela permet de neutraliser la couleur de la lèvre et de la rendre beige pour ensuite la redessiner et améliorer les contrastes.

Depuis deux saisons, je vois que dans les backstages on a tendance à détourner le baume à lèvres comme un illuminateur sur le haut des pommettes ou sous l’arcade sourcilière. Longtemps on s’est servi du gloss pour cela mais tout le monde n’a pas envie de tant de brillance au quotidien. Avec le baume, on a de la brillance mais c’est plus portable. On obtient un effet peau repulpée, tendue, très soignée.

Pour les blondes qui ont de nombreuses taches de rousseur, il est souvent difficile d’unifier parfaitement le teint car elles finissent toujours par se voir par-dessous. Alors, tant qu’à faire, mieux vaut les faire ressortir avec un crayon à sourcils dans les tons blonds cendrés. Ou s’en inventer quelques-unes lorsque l’on n’en a pas.

Si je veux ombrer le dessous des pommettes et creuser légèrement la joue, je prends un fard à paupières crème, dans les tons taupe, qui se fixe très bien et s’estompe facilement. Le bon geste consiste à partir de la racine des cheveux à la naissance de l’oreille pour revenir en oblique en direction de la bouche.

J’utilise volontiers un produit qui sert en principe à dessiner les sourcils sur des cils travaillés à la pince recourbe-cils pour déployer le regard et donner un aspect légèrement mouillé. On peut ajouter dans cette base transparente des paillettes très fines pour accentuer l’effet humide tout en donnant un supplément de brillance. Pour ne pas sacrifier son mascara en versant les paillettes dedans, il est possible d’acheter des petites brosses à mascara jetables et fixer les paillettes en les mélangeant sur le dos de la main.  »

PAR ISABELLE WILLOT

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