Les rabat-joie qui craignaient que la récession ne transforme les dressings en placards tristounets et sans sex-appeal iront se rhabiller. Pour contrer la déprime économique, les stylistes américains ont trouvé les parades.

Outre-Atlantique, on abordera l’été en costume ! Drapée, vissée ou en  » armure  » : la femme se protège contre les aléas de la conjoncture tout en restant belle et attirante.  » J’ai eu envie de jouer « , a lâché Vera Wang (1.) à la fin de son défilé. Sa collection que l’on dit inspirée par Niki de Saint Phalle (1930-2002) compose avec la superposition du transparent sur des matières plus opaques et des pièces métalliques, 3.1 Phillip Lim (2.), lui, en appelle aux maures espagnols – pour leurs arabesques – avec un résultat étonnant. Diane von Furstenberg (3.) aurait-elle la nostalgie de l’époque où elle était l’égérie de Warhol ? Elle réinvente le style années 1960-1970, très hippy bohémien. Quant aux deux s£urs qui se cachent derrière le label Rodarte (4.), elles provoquent  » la rencontre de Star Wars et de la Grèce antique  » : des silhouettes fortes, des torses comme  » bandés « , des robes ajourées en laine décorées de plumes, portées sur des leggins découpés main.

La créativité est donc au rendez-vous pour des griffes made in USA, qui privilégient, cette saison, formes et tombés plutôt que la couleur. Avec sa collection  » Angel Festival « , le roi minimaliste Narciso Rodriguez (5.) s’écarte même un peu de sa route bien tracée. Comme chez Rodarte, l’excentricité en moins, ses silhouettes sont prises dans des jeux de bretelles, de rubans corsetés autour du buste, de la taille, des hanches. Ses jupes et pantalons, eux, s’enroulent comme des bandelettes ou des lacets. On reconnaîtra, en rouge et noir, le patron de la robe portée par la First Lady Michelle Obama à Chicago le grand soir de la victoire électorale de son bel époux. Une valeur sûre.

Sur le thème du croisé toujours, pour les vingt ans de sa griffe, Donna Karan (6.) part d’une pièce de tissu, en soie, satin ou jersey, pour la faire glisser des épaules aux hanches. Beaucoup de robes, du très court, des vestes amples et déstructurées et des pantalons pattes d’éléphant ultrasouples. La palette de couleurs est sobre, issue de la terre : pierre, citrine, aigue-marine. Fraîchement débarqué sur la scène new-yorkaise, Alessandro Dell’Acqua signe, pour sa part, une collection pour la maison Malo. Le couturier italien a choisi l’épure en privilégiant des lignes droites, des robes à effet  » bandelettes  » et de motifs ajourés, jouant sur la transparence, une des grandes tendances de l’été.

A New York, on découvre des looks fashion, certesà mais qui devront durer, un argument de vente essentiel pour un secteur qui doit revenir sur terre après des années d’euphorie acheteuse. En ces temps difficiles, la mode retourne à l’essentiel : des vêtements innovants mais qui sont avant tout faciles à vivre, destinés à être portés autant qu’à être vus.

Le sport-chic américain a toujours de beaux jours devant lui. Michael Kors (7.) propose ainsi un défilé très ex-fans des fifties avec des robes à pois ou à rayures en noir, blanc, ou marine, des manteaux trapèze, grandes visières et grosses lunettes noires pour compléter le look vintage très plage. Quant à Tommy Hilfi-ger (8.), il renoue avec la Fashion Week, pour une panoplie estivale toute en fluidité et décontraction. On notera les ensembles chemise souple pantalons sarouel qui forment une combinaison très élégante. Enfin, chez Lacoste (9.), c’est la couleur qui surprend, acidulée, gourmande, pour des looks  » jockey  » ou  » cycliste  » qui font sourire. Ou ces maillots portés sur des grandes robes ouvertes, comme une invitation à la plageà

Les 3 stars des créateurs US, page 76.

Stéphanie Fontenoy

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