Elle a balancé ses escarpins on-ne-sait-où et marche pieds nus sur le tapis moelleux de la suite très parisienne et bleu Wedgwood du Crillon. Ça pourrait faire chiqué, pas avec Natalia Vodianova. Elle a beau peser 3,8 millions d’euros (la somme de ses revenus de mannequin en 2008, d’après Forbes) et avoir épousé le fils du vicomte Portman, Justin, peintre et rentier, tout ce tralala ne l’encombre pas le moins du monde. La preuve : son total look Natalia pour Etam qu’elle porte en ce jour d’automne vaut pile-poil 140 euros. Soit une combinaison de dentelle (lace body en jargon lingerie), par-dessus une petite robe floue imprimée de coquelicots pimpants et une grosse ceinture pour corseter le tout. Baby Romy a tout bon.

Avec une grâce incroyable, elle fait le tour du propriétaire – dans les deux chambres ouatinées de ce palace à l’ancienne, sur les lits, dans les armoires, sa deuxième collection de lingerie pour Etam. Des dessous sexy, à porter dessus avec juste  » un cardigan  » pour les réchauffer et  » un collier de perles  » – conseil d’amie qui sait ce que la mode signifie. Des body seconde peau, inspirés de la danse, elle qui n’a jamais dansé mais qui veut rendre hommage à la ballerine Maya Plisetskaya,  » à ses longs bras, ses sauts, sa passion, son charisme « . De la dentelle qui ne fait pas  » de vilains bourrelets quand vous pliez la jambe « , elle y tenait. Des coquelicots géants en rappel ou en full print, parce qu’il y en avait dans le jardin de son enfance, à Gorki, Russie, qu’elle aime  » la façon dont ils dansent dans le vent « , leur  » fragilité « , leur  » délicatesse  » et qu’elle se souvient d’une robe fleurie de Christian Lacroix dont elle s’était enamourée il y a longtemps déjà. Baby Romy a l’émotion fragile.

Soudain, au coin de ses lèvres, une petite moue ravissante, Natalia Vodianova suspend sa phrase, Justin Portman débarque, il est là, qui se fiche joyeusement de l’interview en cours, lui montre ses nouveaux achats très Ville lumière, elle fronce le nez, la chemise bleue avec la veste grise, elle n’aime pas trop,  » and now get out of here « , allez ouste, fait-elle, mais c’est pour rire. Juste le temps encore d’évoquer sa fondation The Naked Heart, qui crée des plaines de jeux pour les enfants russes et de parler des femmes de là-bas, qui ont toujours eu  » du style  » et  » faim de belles choses « , n’ont pu pendant longtemps que s’affubler de fringues  » soviétiques  » et rattrapent désormais le temps perdu  » en grand « . Baby Romy a définitivement l’âme slave.

Anne-Françoise Moyson

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