Barbara Witkowska Journaliste

La blépharoplastie

Chez les hommes, ce sont ces paupières qui  » dérangent la vue  » qui sont au top des demandes en chirurgie esthétique. L’intervention, appelée  » blépharoplastie  » est effectuée sous anesthésie locale. Elle consiste à ôter les poches graisseuses inférieures qui fatiguent le regard ou l’excédent de peau qui alourdit les paupières supérieures. L’opération demande du doigté de la part du praticien. En enlevant trop de graisse dans la paupière inférieure, on risque de se retrouver avec une paupière creuse. Après l’intervention, on a les yeux « au beurre noir » pendant dix à douze jours. Les fils sont enlevés après quatre à cinq jours.  » Pratiquée couramment depuis les années 1980, c’est l’intervention la plus satisfaisante pour un médecin, elle donne vraiment un coup de fraîcheur au regard, précise le Dr X. On peut la pratiquer à deux reprises. En général, les hommes sont très contents. « 

Le comblement des rides

Ce premier pas franchi, l’homme voit donc  » plus clair « . Il peut alors vouloir aller plus loin, en adoucissant la dureté de son visage, par exemple.  » Je suis cool, alors pourquoi ces rides qui me donnent un air crispé ?  » L’option la plus courante consiste à les résorber grâce à de (très) nombreux produits de comblement. Ces produits biodégradables corrigent les rides pour une durée de deux à douze mois selon les endroits et les patients.

Le laser

Une autre solution pour effacer les ridules et autres plis est offerte avec la technique du laser. Les suites opératoires sont toutefois impressionnantes et contraignantes : on a le derme à vif !  » C’est la raison pour laquelle nous évitons d’utiliser le laser chez les hommes, souligne le Dr Y. Après l’intervention, les hématomes sont présents pendant 1 à 2 semaines et la peau du visage demeure rouge pendant quelques semaines. Certaines préparations homéopathiques peuvent réduire les hématomes de 50 %, elles sont impuissantes face aux rougeurs. Et l’homme, contrairement à la femme, peut difficilement avoir recours au maquillage-camouflage. « 

La lipostructure

On peut recourir aussi à la lipostructure ou lipofilling qui compense la perte de volume qui marque le visage. On prélève de la graisse là où elle est en surcharge et on la greffe là où elle manque, à savoir dans les pommettes, les joues, les sillons naso-géniens. L’intervention s’effectue en bloc opératoire, sous anesthésie locale. Des bleus persistent pendant une semaine, des oedèmes pendant dix jours. Durée d’efficacité : environ deux ans.

Le lifting

Avec l’âge et sous l’effet de plusieurs facteurs (abus de tabac, d’alcool et de bonne chère, expositions au soleil, pollution atmosphérique…), la peau du visage se relâche. Les contours deviennent flous, les sillons naso-géniens sont marqués, les joues s’affaissent, les rides frontales s’accentuent. En accord avec le chirurgien, on peut établir un choix de lifting et son déroulement. Il peut, en effet, être réalisé sous anesthésie totale, sous anesthésie locale (on réduit ainsi les frais et on raccourcit le temps d’hospitalisation) ou encore sous anesthésie locale assistée : un produit déconnecte la conscience du patient et il se retrouve dans un état euphorique. Différents types de lifting sont possibles. Le lifting frontal s’envisage en cas de rides horizontales et intersourcilières marquées ou d’affaissement de l’arc des sourcils. Le lifting facial consiste à remonter et à  » redraper  » l’ensemble du visage. Le lifting cervico-facial remet en tension les muscles et la peau des joues et du cou. Le masklift, enfin, s’effectue sous endoscopie. De petites incisions sont alors pratiquées dans le cuir chevelu, dans lesquelles on introduit une microcaméra vidéo et de micro-instruments chirurgicaux. Le praticien opère en regardant l’écran. Ce type d’intervention n’est pas indiqué quand le relâchement cutané est trop important. Il convient surtout pour le lifting frontal. Après l’intervention, on garde les fils pendant douze à quinze jours. Le visage, couvert d’hématomes, n’est pas présentable pendant environ trois semaines. Quand tout rentre dans l’ordre, le  » coup de jeune  » est parfaitement visible. Le résultat dépend toutefois de l’état de la peau et de la motivation.

Avant l’opération, la peau est préparée avec un complexe de vitamines A, C et K. Après l’opération, on poursuivra un traitement à base de vitamine A, pour assurer du tonus à la peau. Inutile de préciser que les expositions au soleil ou le banc solaire sont ensuite interdits. Pour arborer un hâle estival, seul l’autobronzant est autorisé… Le lifting ne s’adresse qu’aux patients… en bonne santé. Les praticiens n’aiment pas les fumeurs, une nécrose de la peau peut être observée, chez eux, après un lifting. Les effets d’un lifting durent environ dix ans. Par la suite, il est possible de recommencer deux à trois fois.

La lipoaspiration

La lipoaspiration est une intervention qui atténue la  » brioche « . En Belgique, les chirurgiens sérieux évitent les obèses, chez qui le résultat d’une lipoaspiration  » n’est vraiment pas beau « . Le candidat idéal à ce type d’intervention arbore « un petit bedon », contenant 2 à 3 litres d’excès graisseux. La liposculpture peut donner des résultats satisfaisants à condition de garder, par la suite, un poids stable, accompagné d’une bonne hygiène de vie. Après l’intervention, le port d’une gaine de contention est obligatoire pendant plusieurs semaines. On conseille également, deux à trois fois par semaine, des massages selon la technique d’endermologie. Il s’agit d’un appareil qui saisit le pli cutané pour l’enrouler et le dérouler. Cette gymnastique cutanée restructure le tissu conjonctif, relance la circulation sanguine et lymphatique et facilite l’élimination des toxines. La peau est tonifiée et raffermie. Le résultat définitif d’une lipoaspiration n’est visible qu’au bout d’un à deux mois.

En conclusion…

Toute intervention esthétique mérite d’être mûrement réfléchie. Les techniques opératoires sont certes de plus en plus sûres, elles s’accompagnent toutefois d’actes médicaux qui ne sont jamais anodins. La chirurgie esthétique est une chirurgie comme toutes les autres. Avec, comme les autres, des possibilités limitées, des douleurs et des risques. Le choix du praticien est primordial. Tout acte chirurgical doit être pratiqué par un médecin spécialisé en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique. L’expérience compte ! Le médecin doit s’informer de l’état général du patient, de ses antécédents (chirurgicaux, allergiques), du traitement médical en cours et des interventions esthétiques antérieures. Il doit également expliquer en détail la ou les techniques choisies (préparation, anesthésie, suites opératoires, complications et risques, hospitalisations). Il doit proposer un devis et laisser le temps de réfléchir. Il ne faut jamais hésiter à prendre plusieurs avis !

 » Il y a des personnes qui ont une force morale prodigieuse, d’autres sont plus fragiles, conclut le Dr Z. Le mal-être, chez certaines personnes, peut être très important, aussi bien sur le plan social que sur le plan sentimental. Il ne faut pas le minimiser. Si une demande d’intervention chirurgicale raisonnable, j’insiste bien sur le mot raisonnable, peut résoudre un problème de mal de vivre, il vaut mieux passer deux heures sur une table d’opération que vingt ans sur le divan d’un psychiatre. Par ailleurs, l’aspect physique, ainsi que le problème du vieillissement, relèvent de la sensibilité individuelle de chacun. Personne n’a le droit de porter un jugement moral. « 

Où s’adresser ? Groupement belge des médecins spécialistes: 20, avenue de la Couronne, à 1050 Bruxelles. Tél.: 02-649 21 47.

Photos: Bjorn Tagemose

Mise en beauté: Kim Printemps

Mannequin: Ernst (agence New).

Barbara Witkowska

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