Barbara Witkowska Journaliste

Créativité, ingéniosité, savoir-faire, féminité. Les grands joailliers rivalisent de richesses et d’innovations pour accompagner en beauté nos soirées et nos nuits. Voici toutes les facettes des nouvelles parures.

Carnet d’adresses en page 137.

La panthère, le motif le plus emblématique du style Cartier, revient à pas feutrés. Sa légende débute en 1914, lorsque le tout premier décor panthère apparaît sur la lunette d’une montre-bracelet. Tout au long du xxe siècle, le félin mystérieux prendra la pose sur des broches et des bracelets d’une beauté éblouissante, adoptés par les femmes les plus célèbres. Dans les années 1980, on dédie à la panthère une montre et un parfum. En 2004 elle devient l’héroïne d’une nouvelle histoire en noir, blanc et vert. En version glamour, elle s’élance, bondit ou se prélasse voluptueusement, parée de diamants, d’onyx et d’émeraudes. En version plus stylisée, sa peau tachetée d’onyx habille des parures en or gris (bagues, colliers, bracelets, broches et pendants d’oreilles) aux formes graphiques et géométriques, inspirées par la rigueur de l’Art déco. La version la plus épurée se retrouve dans les bijoux en or jaune. Les bagues volumineuses sont rythmées par des picots en onyx, tandis que les bracelets s’animent de taches en laque noire. Les trois anneaux de Cartier ou Trinity sont un autre grand mythe de la joaillerie du xxe siècle. Leur éternité commence en 1924, lors d’une nuit parisienne au c£ur des Années folles. On raconte que Jean Cocteau commanda, ce jour-là, à son ami Louis Cartier, une bague aux couleurs de l’amitié (l’or gris), de la fidélité (or jaune) et de l’amour (or rose). Elle ne quittera plus l’auriculaire du poète, deviendra le symbole de l’amour fou et va conquérir Paris et le monde en différents modèles et en version bracelet. Aujourd’hui, les déclinaisons se poursuivent et ne se ressemblent pas. Dans le thème Baby Trinity, les anneaux se font tout petits, se roulent en boule et se font soit pendentif, à suspendre ou à nouer, soit pendants d’oreilles. Festifs, les anneaux choisissent, dans Trinity Classic, des habits entièrement pavés de diamants assortis, blancs, jaunes et roses. Souples et sensuels dans la ligne Trinityssime, ils s’aplatissent pour onduler, en rangs très serrés, sur les doigts, les poignets et les décolletés. Dernier clin d’£il ? Dans la ligne Sweet Trinity, les anneaux se métamorphosent en dragées. Ces adorables pastilles en or rose, jaune ou gris habillent une bague, un collier et des pendants d’oreilles longs.

Cent cinquante ans et la forme olympique pour la maison Louis Vuitton qui, pour fêter avec éclat cet anniversaire, lance sa première collection de joaillerie, Emprise. Tous les codes de la maison sont là : la Fleur du Monogram, les Clous et la Mini-Malle. Retravaillés, revisités et stylisés, ils interprètent à merveille le style luxueux et voluptueux de Marc Jacobs, le créateur de la maroquinerie et du prêt-à-porter. La Fleur du Monogram, pavée de diamants, envahit des plaques précieuses en or blanc, de forme carrée ou rectangulaire. Les fermoirs évoquent la serrure des célèbres malles, tandis que les attaches, comme les clous en or jaune, rappellent le laiton des bagages. Cette ligne réunit des bagues et des manchettes surdimensionnées, des colliers de chien et des boucles d’oreille asymétriques. La success story de l’intemporelle malle de Louis Vuitton est au rendez-vous dans le thème Mini-Malle avec des bagues, des pendants d’oreilles et des pendentifs, arborant des pierres fines (quartz rose ou fumé, citrine ou améthyste) aux volumes très généreux. Le thème Clous est, certes, le plus facile à porter au quotidien. Les clous, éléments fétiches de la Maison, sont gravés avec le logo ou sertis de diamants et gravés et prennent forme d’anneaux, de bracelets ou de puces d’oreilles.

Depuis toujours, les bijoux Chaumet racontent des histoires d’amour et de complicité. Best-seller de la Maison, le thème Liens noue des liens d’or ou de diamants sur les bagues, bracelets et boucles d’oreille. Toute nouvelle, la gourmette Liens, en or gris ou or jaune, avec son lien pavé de diamants se coule avec bonheur autour des poignets. Chez Piaget, la célèbre ligne Possession se fait en un long lien (90 cm) d’or jaune ou blanc, pour évoquer  » un lasso de séduction ». Le fermoir, siglé de la lettre P, est serti de sept diamants. Les maillons tournants, doux et sensuels au toucher, mettent en valeur le décolleté, ondoient sur la taille ou serpentent sur le poignet.

Plus pur, plus simple et plus mystérieux que la rose, le camélia a été choisi par Coco Chanel pour sa fleur emblématique. Elle l’aimait aussi en soie blanche, qu’elle accrochait souvent, comme un bijou, sur un chandail ou une petite robe noir. Un jour, le camélia devint un véritable bijou. En 1993, année du lancement de la joaillerie Chanel, le camélia se transforme en deux bagues en or blanc, délicatement sculptées à la main, qui jouent le contraste en noir et blanc, l’une en onyx, l’autre en cacholong, cette opale qui ressemble à la porcelaine blanche. Puis on y a ajouté des diamants, pierres préférées de Coco Chanel, blancs ou noirs, parfois associés dans un contraste extrême. Sur les broches, le camélia s’épanouit à coups de diamants blancs et d’onyx ou encore de diamants noirs et de diamants blancs. Au fil des ans, les interprétations se sont poursuivies, avec la bague Fil de Camélia où les pétales sont suggérés par de fines courbes pavées de diamants ou encore avec la bague Profil de Camélia, large anneau en or blanc qui offre une version très stylisée de la belle fleur. Sans oublier la montre, un superbe bijou qui donne l’heure, en or blanc serti d’une multitude de diamants.

Pomellato, l’orfèvre chéri des Milanaises, aime des bijoux au volume généreux, ornés de pierres taillées ou facettées, comme dans les lignes Nudo, Capri ou Victoria. Dans la nouvelle collection Caramelle, les gemmes en cabochon sont travaillées dans des harmonies inattendues qui les rendent gourmandes comme des bonbons. La tourmaline rouge se marie avec une monture en or bruni et de petits saphirs roses enchâssés en pavé, tandis que l’aigue-marine joue ton sur ton avec le bleu intense des saphirs. En version plus fashion, l’améthyste mauve s’associe au vert solaire de la tsavorite. Pour des moments plus glamour, on choisira la ligne Sabbia où les pierres de couleurs alternent avec les diamants blancs et marron. Les derniers-nés de la ligne sont un ravissant collier aux larges mailles, un bracelet composé de véritables pavés de lumière, ainsi que des bagues, animées par de nouvelles harmonies de couleur, telles, par exemple : saphirs verts et diamants marron ou saphirs roses et diamants gris.

Parcours sans faute pour les nouvelles collections de Bulgari, Allegra et Astrale qui viennent de s’enrichir de nouvelles créations. La première, disponible déjà en or jaune, se décline désormais aussi en or blanc. De subtils motifs ronds et rectangulaires, pavés de diamants, illuminent la palette fraîche et joyeuse des pierres fines, admirablement mariées avec leurs différentes tailles, couleurs et formes. Les bagues, les colliers et les boucles d’oreille séduisent par de nouveaux dessins, encore plus originaux et raffinés. Un brin nostalgique, la ligne Astrale exalte sa gracieuse séduction en cercles concentriques et en éléments mobiles en or blanc et diamants. La ligne vient de se doter de nouveaux pendentifs, bagues et boucles d’oreille, ornés d’un disque central en céramique noire high-tech et gravé du double logo de la Maison.

Chez Dinh Van, un vent de fraîcheur souffle une fois de plus sur les collections. Visionnaire et précurseur, le joaillier parisien a été le premier à sortir le bijou de son  » écrin  » traditionnel et d’en faire un accessoire de mode, moderne, sobre, exclusif et facile à porter. Parmi les nouveautés, on remarque la bague Seventies et son bracelet assorti. L’or gris et un généreux pavage de diamants animent un jeu très réussi de courbes géométriques. L’anneau Ariane se distingue par des proportions parfaites. Disponible en or jaune ou en or blanc, pavé de diamants, il excelle dans l’art de tourner une ellipse autour d’un tube. Le célèbre pendentif Pi, lancé dans les années 1980, n’a pas pris une ride. Plus actuel que jamais, il est en or jaune martelé à la main.

Barbara Witkowska

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