Dix ans après le premier opus, Les Sims sont de retour avec une troisième version parue en juin dernier chez nous. Traduits en 22 langues, le jeu attire de plus en plus de fans, dont une majorité de filles.

Au début de l’année, au c£ur des studios californiens d’Electronic Arts. Six mois avant la sortie des Sims 3 (*), le deuxième éditeur mondial de jeux vidéo réunissait pendant une semaine la fine fleur mondiale des fans et des créateurs de personnages des Sims à l’occasion de son Creators’Camp. Ici, ni sueur, ni flingue, ni baston. Aux antipodes des jeux de course ou d’action, Les Sims est une fiction de vie où l’on se promène de pavillon de banlieue en barbecue dominical, où l’on discute carrière en famille, et s’invite entre voisins. Une véritable vie miniature sur PC qui n’en finit pas de plaire aux joueurs et particulièrement aux joueuses ! En effet, avec plus de 100 millions d’opus vendus depuis sa création en 2000 par Will Wright, le jeu vidéo le plus populaire au monde est aussi le plus féminin avec 65 % d’aficionadas.  » On joue à la poupée, à la vie qu’on n’a pas « , avance Françoise Patenotte, alias Frances, 44 ans.

Les Sims antidépresseur ? Si, dans les précédentes versions, il s’agissait surtout de gérer le quotidien de son avatar (dormir, manger, regarder la téléà), ce troisième épisode des Sims ouvre de nouvelles perspectives de simulation de la vie réelle.  » Certaines joueuses auront du plaisir à incarner un personnage ayant les atouts qui leur font défaut dans la réalité, indique le psychologue et psychanalyste français Michael Stora. D’autres voudront reproduire ce qu’elles sont dans la réalité.  » Priorité en tout cas à la personnalisation. Au total, le jeu permet de faire évoluer plus de 1 milliard de personnalités différentes. Outre les traits de caractère, chaque élément de l’avatar peut se modifier : des vêtements à la courbe du nez, de la couleur des mèches de cheveux à la taille du soutien-gorge. Le tout pouvant être filmé grâce à un petit module de création vidéo avant d’être envoyé à la communauté des fans.

Côté décor, c’est toute une ville qui, cette fois, sert de décor à l’aventure. Fini, les errements dans la zone pavillonnaire, votre Sims va enfin pouvoir respirer l’air des montagnes, draguer à la plage et faire de mauvaises rencontres en boîte de nuit.  » Le jeu est devenu un véritable laboratoire où chacun va mettre en scène quelque chose de transgressif « , analyse Michael Stora. Comme rêve parfois de le faire Emilie Hubert, alias Pomme-Kiwi, une jeune blogueuse de 22 ans qui participait au Creator’s Camp :  » Quand j’ai envie de me défouler, je crée un vampire et je le laisse crever au soleil. J’ai déjà passé une journée à tenter de faire écraser un de mes Sims par une météorite. « 

Mais, au rayon des nouveautés, toujours pas question de version en ligne.  » Trop éloigné de l’esprit du jeu. Les fans veulent pouvoir garder le contrôle sur leurs personnages « , juge Ben Bell, producteur exécutif. Bref, trop lourd, trop compliqué à gérer.  » Quand mes personnages restent sur mon PC, je suis certaine de tout maîtriser « , confirme Emilie. Seule concession au Net, la possibilité d’échanger et de télécharger des meubles, des vêtements et même des maisons prêtes à l’emploi. A l’aide d’Exchange, la plate-forme officielle de l’éditeur, ou via les sites de passionnées, à l’image de celui de Françoise Patenotte qui propose des centaines d’objets en 3 D sur son site Sims Design Avenue, ou encore comme celui de Kate. Cette autre gagnante du Creator’s Camp met à disposition des fans des milliers de motifs de tissu sur son site Parsimonious. Et les déclinaisons vont bon train. Après toutes sortes d’adaptations sur consoles de jeu, une version spéciale iPhone vient de sortir pour les fondus d’autofiction. Au programme : dix heures de maquillage, de cuisine ou de bricolage en 3 D. Histoire de toujours garder à portée de main son nouveau doudou virtuel.

(*) www.thesims3.com

William Coop

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