Musées à la pointe, installations poétiques, réhabilitations époustouflantes, vie nocturne dynamique… La cité portuaire ayant vu naître les quatre garçons dans le vent profite d’une brise créative pour se muer en destination de choix en vue d’un city-break singulier.

1. THE BEATLES MANIA

Si Imagine de Lennon vous donne de l’urticaire, reconsidérez votre séjour. La cité de Penny Lane honore ses célèbres enfants, partout, souvent. Chaque chauffeur de taxi a un itinéraire des lieux phares dans sa boîte à gants, prêt à emmener le fan en pèlerinage. Le Cavern Club, temple des premiers concerts des Beatles, rejoue en permanence la bande-son des sixties à coups de groupes de reprises. Du Fab 4 kebab en statue religieuse détournée, c’est tout Mathew Street qui a été transformé en autel voué aux dieux pop. Pour une approche didactique, direction le musée Beatles Story qui enchaîne les reconstitutions pour donner les clés de l’histoire du mythe. Même le non-fan curieux se surprendra à fredonner Lucy in the Sky with Diamonds et se prendra au jeu de cette invasion, notamment en analysant la statue du quatuor, près du Mersey Ferry. Paul porte un appareil photo, clin d’oeil à son épouse, George arbore à la ceinture un mantra hindou et John tient dans sa paume un gland, à planter pour la paix. Ringo, lui, a écopé d’un simple  » L8  » sous la chaussure, lié au Toxteth – alias Liverpool 8 -, le quartier de son enfance… et le nom d’un album solo que beaucoup voulurent piétiner à sa sortie en 2008.

2. LES CONSTELLATIONS DE LA TATE

Entre installation de déchets ramassés lors d’une précédente exposition et sculptures antiques remodelées, la déclinaison liverpuldienne de la Tate a tout autant le sens du  » shocking  » arty que sa grande soeur londonienne. Elle peut se targuer d’être le second plus important musée d’art contemporain du pays et d’avoir choisi une belle mise en perspective de ses oeuvres parfois énigmatiques. Grâce à une approche par  » constellation « , le lieu relie des pièces majeures de l’art moderne à des oeuvres contemporaines proches par la thématique abordée ou la technique. A noter : la Tate est l’un des points d’intérêt de la Biennale 2016, où performances, projections, expositions et autres visites ciblées de la ville sont au programme, jusqu’au 16 octobre prochain.

3. RENOUVEAU DE L’ALBERT DOCK

Inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, ces anciens entrepôts ont beaucoup fait parler d’eux lors de leur inauguration en 1846. Pour la première fois, des bateaux pouvaient être chargés et déchargés directement au départ des entrepôts. Adroitement rénovés, ces docks vivent aujourd’hui au rythme de cargaisons de touristes venus profiter des terrasses installées dans les arcades et des nombreux musées (Merseyside Maritime Museum, Tate, The Beatles Story…)

4. DANS L’ANTRE D’ANFIELD

You’ll never walk alone, l’hymne du FC, résonne dans le stade construit en 1884 pour abriter les matchs du rival absolu, Everton. Si les tours sont provisoirement suspendus, c’est pour mieux dévoiler aux inconditionnels des Red Scousers les nouveaux vestiaires et salle de presse, dès septembre prochain. Jusqu’au-boutiste, l’Anfield Experience propose des selfies avec des légendes du club comme Terry McDermott ou Phil Thompson. Dans le sillage d’un vol de Liver Bird, mi-aigle, mi-cormoran, devenu symbole de la ville, les fans peuvent s’imprégner de l’histoire du lieu et faire le plein de souvenirs estampillés.

5. HOPE STREET, LA PIEUSE

S’il y a bien un lieu où espoir et foi se rejoignent, c’est celui-là. De part et d’autre de cette rue aux portes colorées et pubs sympathiques, s’élève une cathédrale. Au nord, l’étonnante Metropolitan Cathedral (photo) fut achevée en 1967. Elle fut commandée pour les nombreux catholiques irlandais arrivés à Liverpool lors de la grande famine (1845-1852). Sa tour centrale en couronne, avec ses vitraux modernistes, semble sans cesse sur le point d’être mise en orbite. En contrebas, la massive cathédrale anglicane – cinquième plus grand édifice religieux au monde – impose son style néogothique sorti de terre en 1978.

6. MERSEY FERRY, ART FLOTTANT

Au Moyen Âge, des moines installés à Birkenhead, sur la rive face à Liverpool, assuraient le passage de la rivière Mersey à la rame. Aujourd’hui, c’est une explosion de couleurs qui brave le fleuve et propose une reposante balade commentée avec vue sur la skyline. Repeint au moment des récentes commémorations de la Première Guerre mondiale, le ferry arbore un motif qui s’inspire de la technique de camouflage disruptif (Dazzle). Il est signé Peter Blake, le précurseur du pop art britannique, à l’origine de la pochette de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles… qui ne sont définitivement jamais bien loin.

7. CENTRAL LIBRARY ET SES TRÉSORS

Rénovée entre 2010 et 2013, la principale bibliothèque de la ville semble taillée pour les adeptes d’Instagram, avec son nouvel atrium lumineux et photogénique. En quête de lignes moins contemporaines ? Cap vers le Saint George’s Hall voisin, l’un des plus beaux ensembles néoclassiques au monde. Pour le hashtag #chefdoeuvres, il faut poursuivre jusqu’à la Walker Art Gallery qui, riche de Turner, Gainsborough, Degas et autres David Hockney, est souvent considérée comme la  » National Gallery du Nord « .

8. LES TROIS GRÂCES

Mémoires du passé, elles font figure de vieilles dames bienveillantes, observant les générations suivantes jouer avec le béton et les plans aux angles abrupts. Avec deux gigantesques oiseaux sur l’épaule, symboles de la ville, l’ancien siège de la Royal Liver est le plus connu des trois bâtiments à observer depuis les bords de la Mersey.

9. L’INTERACTIF MUSEUM OF LIVERPOOL

Parce qu’il n’y a pas que le foot et les Beatles, on plonge dans l’interactif musée de la ville qui ne néglige pas ses héros nationaux, mais s’intéresse également aux autres courants musicaux et sports, ainsi qu’à l’héritage local en général. Des vestiges archéologiques vikings à une locomotive du XIXe siècle. en passant par une maquette de l’Empire State Building en Beyko (concurrent de Lego), la cité se dévoile par ses petites histoires.

10. MÉTAPHORIQUE CROSBY BEACH

Escapade poétique à 30 minutes de métro, cette plage du nord de la ville est peuplée d’une centaine de silhouettes, créées par l’artiste Antony Gormley. Hommes de fer à taille réelle, ils sont dispersés le long de trois kilomètres de côte, le regard perdu dans les flots, soumis aux caprices de la marée. Nommée Another Place, l’oeuvre interroge la production en série et le rapport que nous entretenons avec la nature. Conseil : éviter de trop s’approcher de la mer, le sol étant composé de zones de sables mouvants, l’aventure pourrait se terminer de façon beaucoup moins lyrique…

PAR CÉLINE FION

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