On vous accuse souvent de médiatisation à outrance. Il est vrai qu’un livre par an, cela devient vite suspect…

( Il s’emporte.) Non, mais attendez! Et votre camarade Amélie Nothomb, elle ne sort pas des livres chaque année? Et moi, je n’ai pas le droit? Mettez tous les oeufs dans le même panier! Et puis, je ne vends pas de produits Coffe, je ne vends que moi. Si j’avais accepté les propositions qu’on m’a faites, j’aurais vendu des conserves Coffe, des confitures, du vin, des plats préparés, des préservatifs… Tout, tout, tout!

Vous vous êtes paradoxalement allié à un géant de la grande distribution, Carrefour, pour développer un site Internet consacré aux jardins. N’avez-vous pas, en définitive, vendu votre âme au diable?

Moi, je suis prêt à mettre des porte-jarretelles pour vendre quelque chose qui me tient à coeur! Là, il y a un véritable challenge qui est d’améliorer la qualité des végétaux dans les jardineries. Et je vais aller plus loin, Monsieur : si, demain, je devais m’allier à McDonald’s pour pouvoir sensibiliser les enfants entre 16 h 30 et 19 h 30, je le ferais parce que je n’en ai rien à foutre! Oui, ils mangent de la merde, c’est vrai, mais ils sont en sécurité. Moi, je ne suis pas là pour défendre le magasin Carrefour mais bien le jardin. Où aurais-je trouvé les millions nécessaires pour payer les 17 journalistes de la rédaction de ce site? On a fait le plus beau site de jardin actuellement accessible sur le marché et c’est ce qui compte.

Si un de vos amis proches vous invitait à boire un Coca-Cola, que feriez-vous?

Cela ne viendrait à l’idée d’aucun de mes amis de me proposer une chose pareille! Mes amis sont mes amis. Ils me respectent. Ils m’aiment. Vous comprenez? Ce sont des choses qui ne sont pas du tout concevables! Imaginez Monsieur Jean Carmet, encore vivant, s’amusant à ce jeu stupide… Il ne trouverait même pas que c’est une plaisanterie. C’est vous dire…

Le dilemme : une soirée à déguster le menu de vos rêves ou une nuit d’amour avec le mannequin de vos rêves?

Oh, à mon avis, j’ai très peu de chance d’être déçu à manger le menu de mes rêves parce que je sais qui me le préparerait. En revanche, je ne suis pas sûr que le mannequin choisi puisse me faire des trucs que j’aime, juste une nuit, pour que je prenne mon pied. Alors que je suis sûr de prendre mon panard à manger des plats que j’aime!

Quelles seraient vos dernières volontés gastronomiques?

Ah! Vous voulez savoir ce que j’aimerais manger si on me disait :  » Voilà, il vous reste huit heures à vivre « ? Alors, j’irais à toute vitesse chez moi à la campagne. Je me ferais probablement des oeufs sur le plat. Mais, attention, des oeufs de poules que je connais! Et je boirais un pouilly-fuissé de chez Madame Ferret. Avant cela, j’aurais probablement été me promener une dernière fois dans mon jardin. Ensuite, je mangerais un morceau de fromage : un très beau morceau de saint-nectaire ou un fromage qui m’aurait permis d’ouvrir un double magnum de Troplong-Mondot de 1982. Et puis, enfin, j’aurais laissé ouverte la porte de ma cave à vins avec un petit mot à l’attention de mes copains disant ceci :  » Et surtout ne soyez pas triste. Cela s’est délicieusement passé. Videz la cave, on ne sait jamais! Et surtout, foutez-moi la paix et ne parlez plus de moi! « 

Propos recueillis par Frédéric Brébant

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