Marc Lavoine est Valentin, le héros du film Si c’était lui de la franco-belge Anne-Marie Etienne. Rencontre avec ce séducteur au grand cour… qui joue si bien l’humour désespéré.

Ce rôle à contre-emploi, celui d’un homme en pleine dégringolade sociale et affective, vous montre sous un jour peu flatteur. Cette interprétation a-t-elle été un challenge pour vous ?

Oui, car c’était un thème audacieux et ambitieux mais traité avec subtilité par la réalisatrice Anne-Marie Etienne. C’est ce qui m’a tout de suite plu. J’ai voulu me fondre complètement dans ce personnage prêt à sombrer. Je m’isolais des autres et restais même sur le plateau pour déjeuner, d’une seule pomme parfois, comme Valentin qui n’a plus les moyens de se nourrir correctement.

Vous êtes, dans votre vie privée, engagé dans différentes causes humanitaires. Utilisez-vous là aussi l’humour pour tout dire, tout dénoncer ?

Au cinéma, dans un contexte d’histoire à raconter, l’humour aide à parler de choses graves, à faire passer des messages plus difficiles. En revanche, à la vie, dans les médias et surtout à la télévision, l’humour n’a pas sa place pour parler de telles choses. Je fais donc attention à la manière dont je parle (le moins possible) de mes engagements. Il me faut être attentif à ne heurter personne surtout lorsque l’on parle d’enfants autistes, malades et en grande difficulté.

La maladie, la mort ? Cela vous fait peur ?

La mort me fait peur, c’est ma principale angoisse. Et si je pouvais faire un v£u, ce serait celui d’être immortel.

Dans Si c’était lui, vous jouez aux côtés de Carole Bouquet. Quelle autres grandes personnalités appréciez-vous ?

J’aimerais, si je pouvais faire un autre v£u, dîner avec Meryl Streep. Et à Molière, qui pourrait être le héros de mon enfance, j’emprunterais cette devise :  » Peu m’importe, il faut suivre sa destinée. « 

Que détestez-vous absolument chez vos contemporains ?

Je ne sais pas. Peut-être la prétention chez l’homme.

Comment vous définissez-vous, quel est votre principal trait de caractère ?

Je me trouve gentil. C’est en tous cas comme cela que je me vois. J’ai aussi pas mal de pudeur, de timidité. Bien que je la connaisse depuis longtemps, et que le rôle à ses côtés m’ait fortement attiré, il ne m’a pas été facile de jouer  » l’amoureux  » de Carole Bouquet. C’est une grande actrice, une vraie Française avec énormément de charme, d’élégance, d’humour mais de mystère aussi. Simplement l’embrasser ou m’allonger sur elle pour la scène d’amour était intimidant et plus difficile à interpréter.

Votre rêve d’enfant ?

Si je n’avais pas fait le métier de chanteur, j’aurais aimé être naturaliste, comme Théodore Monod.

Propos recueillis par Joëlle Rochette

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