» L a Campagne « , échappatoire ou prison ? Marcel Delval met en scène la pièce du célèbre auteur britannique Martin Crimp. Une spirale infernale.

Que raconte  » La Campagne  » ?

Un médecin et son épouse (Pierre Dherte et Marie-Paule Kumps – photo) quittent Londres pour s’installer à la campagne. Richard est accro à la drogue et désire changer de vie, devenir plus  » clean « . Une fois là-bas, il ramène une jeune femme (Valérie Marchant – photo, debout) qu’il a, dit-il, trouvée au bord de la route, sans connaissance. Cette arrivée d’une tierce personne bouleverse le couple puisqu’il apparaît petit à petit que Rebecca est la maîtresse de Richard. Il serait donc venu à la campagne pour la suivre.

Cela déclenche toute une spirale de mensonges et de révélations dans ce trio…

Cette pièce est pleine de complexité et les énigmes se dévoilent au fur et à mesure.  » La Campagne  » aborde le problème du mensonge. On ne dit pas les choses, on fuit, on plaisante pour ne pas affronter la vérité. Les trois personnages agissent comme des joueurs d’échecs, en essayant de développer une tactique pour tirer les vers du nez des autres. C’est terrible pour Corinne, l’épouse, qui apprend en même temps que son mari a une liaison et que celle-ci a commencé depuis longtemps – lorsque la jeune femme, toxicomane, est venue voir le médecin pour obtenir des médicaments et qu’il a profité d’elle – et que Richard est toujours sous l’emprise de la drogue. Tout un chantage tourne ainsi autour du sexe et de la drogue. La campagne, quant à elle, devient un lieu non pas de grands espaces mais d’isolement, voire de prison.

Martin Crump est présenté comme l’un des maîtres du nouveau théâtre anglais. Un coup de c£ur ?

C’est la quatrième pièce de Crimp que je mets en scène. Son style subtil, qui me touche telle une partition musicale, son écriture syncopée, très vivante et son côté secret m’attirent. D’autant qu’il a une façon sévère de regarder les Occidentaux. Ici, il parle de la lâcheté du couple, en mêlant drame, comique de situation et suspense. Cette dernière notion est très présente dans la pièce. Crimp montre des tranches de vie, en travaillant par ellipse ; du coup nous entrons tout de suite dans l’univers de Richard et Corinne. Et la fin reste en points de suspension…

Du 8 mars au 6 avril prochain, Théâtre du Rideau de Bruxelles, à 1000 Bruxelles. Tél. : 02 507 83 61.

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