Elle est hors norme, hors mode et toujours percutante. La designer Matali Crasset fourmille d’idées et de projets. Toujours présente où on l’attend le moins, son univers vibrant de couleurs et d’imagination est tout simplement féerique.

Un livre de chevet ?

Sense and Sensibility, de Jane Austen. Pour ses croquis de personnages, sa façon de passer au crible les rouages de la société.

Un plat d’enfance ?

Les endives au jambon que ma mère nous préparait dans notre ferme en Champagne. Aujourd’hui,c’est mon mari, Francis, qui les cuisine. Quand il prépare ce plat, nous invitons ma s£ur jumelle à dîner. C’est notre madeleine de Proust.

Un tableau ?

Une toile de Peter Halley. Ses formes géométriques sont des espaces mentaux qu’on peut regarder sans se lasser.

Un paysage qui suscite le rêve ?

Le désert tunisien, que j’ai découvert grâce à Patrick et Philippe, les propriétaires du Hi Hotel, à Nice. Ensemble, nous ouvrons en mars le Dar Hi, un petit hôtel de charme à Nefta. L’endroit idéal pour faire le point.

Un mot qui pourrait servir de devise ?

Ouverture. Il est nécessaire d’être curieux, de faire des rencontres. Surtout en ce moment, en période de crise, où l’on est un peu trop dans la protection.

Une couleur ?

L’orange, car il symbolise l’énergie. De façon générale, j’adore les couleurs. D’ailleurs, mes clients me remercient souvent de les pousser à colorer leurs intérieurs.

Un animal ?

Une méduse. Son côté à la fois fascinant et dangereux, sa grâce dans l’eau et son aspect gélatineux. Elle m’a récemment inspiré une création pour une exposition sur les Préliminaires à la galerie Slott, à Paris.

Un personnage historique ?

Françoise Dolto. J’ai replongé dans ses textes quand j’ai conçu la Maison des petits pour le 104 ( NDLR : un espace dédié aux jeunes enfants, au c£ur du Centquatre, un lieu de création et de production artistique, à Paris). Grâce à elle, on s’est mis à considérer l’enfant comme un être humain.

Un musicien ?

Pierre Henry, l’un des précurseurs de la musique électronique d’aujourd’hui. On lui doit beaucoup.

Un accessoire de mode ?

Les lacets. Je revitalise mes baskets grâce à eux. Ça change tout.

Une saison ?

J’aime le printemps, une périodeà laquelle on a envie d’aller vers les autres, de se régénérer. J’aimerais que le design puisse avoir le même effet : donner des impulsions.

Un gros défaut ?

Rancunière. Je donne beaucoup et, quand je suis déçue, ça passe malà

Un meuble ?

Le paravent, qui a été traité de façon très décorative jusqu’alors, mais qu’il serait intéressant de moderniser.

La rencontre que vous espérez ?

Oscar Niemeyer. Je suis fan de l’£uvre et de l’homme, que rien ne prédestinait à devenir architecte. Ses bâtiments symbolisent, en outre, ce qu’on peut faire de plus beau avec le béton.

MARION VIGNAL

J’aime l’ambiguïté de la méduse, et sa grâce.

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