Parce que Music for a While, premier album à la pop scintillante et gracieuse déborde de classe, Le Vif Weekend a réquisitionné le groupe parisien Revolver. Mission : shooting, bien entendu.

Il y a d’abord eu le single Get Around Town, entendu au début de l’été dans un taxi, sur la radio de la cuisine, de la salle de bains, de la chambre. De ces petits cadeaux pop qui vous filent  » la sifflotante « , sous-titrent les instants insouciants, les provoquent, carrément. Il y a eu donc l’envie d’en savoir plus sur les auteurs de ce riff pince-sans-rire et scintillant ; mettre un visage sur ces voix de velours, direction YouTube, clip du single. Tout de suite conquis : au volant d’un ancêtre américain, capote levée, les Revolver, cheveux jeunes et épais, coupent l’air en chantant une virée de trois gentlemen quittant la ville pour des champs tout en vaches, herbe trempée et ciel laiteux. Non loin de l’humeur Country House chantée par Blur, l’humour british qui va avec. En cherchant un peu plus, on apprend que ces garçons ont à peine plus de 60 ans à eux trois, qu’ils disent pratiquer une  » pop de chambre « , qu’ils aiment les Beatles, Simon & Garfunkel, les Kinks et Elliot Smith. Il nous fallait l’album. Ça s’appelle Music for a While et la pochette donne effectivement l’envie de prendre un peu de temps pour faire le tour de la question : photographiés de profil, les Revolver ont les traits illuminés comme un tableau de Georges de La Tour (1593-1652), en clair-obscur. A l’image de leurs douze morceaux, balançant entre pop lumineuse et spleen folk pour dimanches d’automne. Le tout ourlé de voix placées avec une justesse rigoureuse, butin d’un passage, enfants, par la maîtrise Notre-Dame de Paris.

Quand on s’est rendu compte que ce trio parisien ne portant pas le slim et ne saturant pas le son des guitares, venait dispenser ses fraîches polyphonies à Bruxelles, au Botanique, le 5 octobre prochain, on a tout de suite eu envie de mettre en avant leur allure. Parce qu’avec des chansons de cette jolie trempe, on ne peut pas ne pas avoir de classe. Et de fait.

A la guitare, au piano et à la voix (ténor baryton), il y a Ambroise, le grand aux yeux bleus qui se prend parfois pour Elvis. Et connaît ses classiques : la moue de James Dean, le regard de tueur, parfaitement interprété dans un intérieur bourgeois ( voir page 51). Au violoncelle et à la voix (baryton), il y a Jeremy, sourire fragile et barbe du poète qui, dans la vraie vie, dirige des orchestres durant ses temps pas perdus. Et connaît ses classiques : la pose du créateur confit d’idées, habillé de tissus délicats ( voir page 52). A la guitare et à la voix (ténor), il y a enfin Christophe, l’éphèbe rock, coupe Bob Dylan, qui porte un tatoo sur l’avant-bras –  » Never ending story « , il est écrit. Et connaît ses classiques : la pose pleine d’assurance coulée dans un physique un peu féminin, à la Johnny Depp ( voir page 50). Des rôles que les Revolver ont visiblement joué avec plaisir lors d’une journée souriante en août dernier. Résultat : un shooting sur le fil du second degré, mâtiné d’ironie, dopé à l’élégance.

Revolver sera en concert le 5 octobre prochain à la Rotonde du Botanique, à Bruxelles. Tél. : 02 218 37 32. www.botanique.be

Retrouvez la vidéo making of sur

Par Baudouin Galler

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content