Les sciences mènent-elles à tout? Nathalie Demedts vous répond  » oui  » et comme elle possède une nature très positive, son affirmation s’achève dans une cascade de rires qui secouent ses mèches blondes.  » Mon intérêt pour la mode, je le dois d’abord à mon environnement familial: un père musicien, une mère à la fois mélomane et mordue de couture – j’avais de mini-vêtements Courrèges  » home made  » pour aller à l’école! -, une grande soeur peintre… et moi qui adorais dessiner  » des madames « . Mais j’ai fait un sacré détour avant d’aboutir au stylisme « , confie Nathalie Demedts (32 ans). Dotée d’un sens inné pour les disciplines scientifiques, elle décroche un diplôme de biologie avec une spécialisation en génétique microbienne à l’université de Louvain-la-Neuve. Elle bosse ensuite dans un labo pharmaceutique puis met le cap sur l’Afrique où elle enseignera la bio, la physique et la chimie en pleine brousse au Gabon.  » C’était une expérience formidable, déclare cette Marie Curie du vêtement, et qui m’a permis de beaucoup réfléchir sur moi-même et mon avenir.  » De retour à Bruxelles, en 1993, Nathalie se sent l’âme plus mode que mathématique et décide, tout en travaillant durant la journée, d’entamer une formation en stylisme, le soir. Un an passé sous la houlette de l’ancienne directrice des Ateliers Lannaux ( NDLR: cette école de stylisme-modélisme s’appelait encore  » Le Grenier de Paris « ) lui apporte d’excellentes bases techniques. Une seconde parenthèse professionnelle due à des exigences financières –  » J’ai rempilé dans le milieu scientifique  » – ne l’empêchera pas d’atteindre son but.  » Quand j’ai commencé les cours des Ateliers Lannaux en 1997, je me suis enfin sentie dans mon élément « , explique Nathalie Demedts. Forte de son background scientifique, elle tient à maîtriser à fond le côté technique pour pouvoir, après, s’en détacher à coups d’intuitions mesurées et de coups de coeur fulgurants. Chez Nathalie, tout est précis mais rien ne lasse. Sa collection, qui s’inspire de la commémoration des premiers pas de l’homme sur la Lune en 1969 et, au-delà, des grands événements culturels des sixties, débouche sur des silhouettes fraîches et modernes, capables de passer d’une époque à l’autre sans tomber dans le cliché.  » La féminité et l’allure sont avant tout une question d’attitude « , précise Nathalie. La maîtrise des couleurs et des motifs qui font la part belle au pop art, le sens de la juste proportion et des volumes traités avec virtuosité, le souci des détails ou le choix des matières (feuilles de plastique, jersey, Skaï, denim…) prouvent que l’on peut marier esprit cartésien et âme créative.  » J’aime le progrès, les découvertes technologiques, les choses qui avancent « , dit Nathalie. Et quid du futur de sa collection?  » Je compare ma collection au numéro zéro d’un nouveau magazine; j’ai plein de projets et de contacts, mais tout reste à faire. Et je ne suis pas du genre à brûler les étapes. »

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