N’avez-vous jamais été tenté d’arrêter l’aventure Indochine?

Non. Là, j’ai même envie de composer un nouvel album. Cela dit, je me suis fixé une barrière d’échéance en 2004. J’aurai 44 ans. Mais bon, je suis quelqu’un qui se donne plutôt des buts à court terme.

L’idée de ne plus pouvoir séduire vous angoisse-t-elle?

Non, mais c’est sûr que cela doit être terrible. Plus pour les femmes que pour les hommes d’ailleurs. Mais bon, quand je vois la tête de David Bowie à 54 ans, cela ne pose aucun problème! Personnellement, j’ai la chance de ne pas être ridé à 40 ans, mais je sais que ça viendra. Il faut assumer et je pense que je vais assumer. A moins que d’ici là, on invente une pilule qui retarde l’arrivée des rides ( rires)!

Justement, on vous taxe souvent du  » syndrome Peter Pan  » : le fait de ne pas vouloir vieillir…

Ah non, pas du tout! J’ai même parlé de ces gens qui ne veulent pas vieillir dans la chanson  » Peter Pan  » parce que je ne suis justement pas atteint de ce syndrome. Je n’en suis pas encore là! En revanche, il est vrai qu’Indochine est devenu intemporel. Aujourd’hui, on touche plusieurs générations dont des jeunes de 15 ans qui n’étaient même pas nés à l’époque de  » L’Aventurier « . Donc, à ce niveau-là, je n’ai pas l’impression d’avoir vieilli, même si j’ai grandi. Peut-être parce que je fais ce que j’ai toujours eu envie de faire.

L’idée de fonder une famille ne vous a-t-elle jamais séduit?

Non. Je n’ai pas d’enfants contrairement aux autres membres du groupe. Je ressens plus le besoin de m’assumer d’abord avant de fonder une famille. En fait, quand je vois un enfant, je craque, mais j’aimerais surtout être déjà grand-père avec plein de petits-enfants autour de moi. C’est le premier pas qui est le plus difficile. C’est un petit peu la panique, mais cela ne saurait tarder.

La fin du monde sonne dans une demi-heure : que faites-vous?

Hmmm… Je vais dans un club échangiste ( rires)! Ou plutôt, je m’offre un dernier plaisir comme un bon paquet de frites ou des cuberdons. Et puis, je mets des boules Quiès et je me dis :  » Pourvu que cela ne fasse pas mal . »

Votre épitaphe?

Ouh là! Je ne pense jamais à ça. Même si je trouve que la mort fait partie de la vie, je ne suis pas assez présomptueux pour penser que des gens s’intéresseront à moi après ma mort. Ce sont les gens qui ont un ego surdimensionné qui pensent à leur épitaphe.

Pour ou contre le suicide?

J’ai souvent pensé que le suicide était un acte égoïste. Mais je suis pour. Je suis même contre l’interdiction du suicide telle qu’elle est énoncée dans certains pays. On ne nous a pas demandé notre avis sur le fait de naître, alors j’estime que nous avons le droit de mourir quand bon nous semble. Mais le plus dur dans le suicide, c’est que les gens qui choisissent cette voie-là ne donnent généralement aucune explication. Ils laissent souvent derrière eux une famille et des amis qui vont mal le vivre. Ils leur envoient une espèce de violence et c’est chiant! Il faut se suicider pour soi et non pas contre les autres. Il ne faut laisser personne dans le regret. Autant prévenir tout le monde et bien.

Etes-vous croyant?

Je l’étais. Mais aujourd’hui, je crois plutôt que la psychologie et la psychanalyse valent tous les dieux du monde. Se connaître soi-même est la meilleure des religions. Cela dit, j’ai un énorme respect pour ceux qui croient.

Propos recueillis par Frédéric Brébant

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