Dramaturge et metteur en scène, Nicolas Bedos propose deux pièces saisissantes de sensibilité. Ses yeux bleus révèlent une personnalité fougueuse et constamment sur la brèche. Un charmant volcan en mal d’apaisement.

Votre rêve d’enfant ?

Devenir un grand pianiste.

Et votre rêve d’adulte ?

Vivre de ma passion et continuer à grandir dans ce que je fais. J’aimerais me réaliser à travers mon travail, en assurant qu’il soit de qualité.

S’appeler Bedos, est un beau cadeau ou un poids infernal ?

Absolument les deux.

Le talent dont vous avez hérité ?

Une forme de répartie et le goût des mots. Mon père possède celui de l’oral et moi, celui de l’oral et de l’écrit.

Celui que vous aimeriez avoir ?

Faire la cuisine. Ça fait deux ans que j’ai envie de douceur. J’aimerais être moins excessif et enflammé, mais je ne semble pas doué pour le quotidien. Ainsi, j’aspire au talent de l’instant.

Peut-on rire de tout ?

Rien ne me met plus mal à l’aise que quelqu’un qui pense le contraire. Quand je sens que l’humour a ses limites, j’ai envie de partir. On peut dire des choses douteuses et stupides, sans les penser. On porte en soi la bêtise, le racisme ou la misogynie. Le tout étant de jouer avec.

Vous ne pourriez pas vivre sansà

Considération.

Sur scène, qu’aimez-vous dans les duos ?

Un duo renferme l’amour, la réconciliation, deux idées qui s’opposent, le conflit potentiel. C’est la condition sine qua non de toute histoire. On n’a pas besoin de plus pour faire entrer le monde.

Et dans la vie ?

Mes bonheurs se situent dans la vie à deux. Que ce soit avec une femme ou un ami, je n’aime que les tête-à-tête. Sinon, on est dans le cirque, le divertissement.

Le duo qui vous fait rêver ?

Zelda et Scott Fitzgerald m’intéressent.

Qui est la femme idéale pour vous ?

Gena Rowlands, une actrice exceptionnelle qui a réussi à exprimer énormément de choses contradictoires. Elle est l’union de la féminité, la masculinité, la rage, la colère et le désir.

La séduction c’està

Un jeu de riches. Tout le monde n’a pas les mêmes armes. Certains sont très doués, d’autres moins. Le casting est dégueulasse, mais je ne pourrais pas vivre sans séduction !

Quand avez-vous ri pour la dernière fois ?

Je ris tout le temps, sinon ce serait l’enfer. On me reproche de courir derrière le rire, or je suis d’une impatience pathologique.

Le Voyage de Victor (avec Guy Bedos) est joué actuellement au Théâtre de la Madeleine et Promenade de santé (avec Mélanie Laurent) à partir du 25 janvier 2010, au Théâtre de la Pépinière Opéra, à Paris.

Par Kerenn Elkaïm

Mes bonheurs se situent dans la vie à deux.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content