Les statistiques sont formelles : le Belge est, après le Français, le premier consommateur de champagne au monde. Plus que jamais, les fêtes vont pétiller. Pour vous aider à faire votre choix, voici notre sélection.

Dans un Hexagone qui a le blues de ses vins, la Champagne pavane et continue à sourire de toutes ses étiquettes : 307 millions d’entre elles ont été vendues en 2005, dont 42 % à l’exportation. Avec 36 millions de cols, la Grande- Bretagne devance les Etats-Unis (20 millions), l’Allemagne (12 millions) et la Belgique (9,38 millions). Mais pour la Belgique, c’est sans compter les achats sur place. On estime à 13 millions de bouteilles le chiffre réel de nos importations. Nous sommes donc les plus grands consommateurs de champagne par tête d’habitant après les Français. Et on note chez nous un regain pour les rosés, très glamour, et les cuvées spéciales.

1. Champagne Ayala blanc de blancs 1999.

Edmond de Ayala, Colombien de naissance, débarque en 1850 en Champagne. Il s’initie aux affaires, se marie et devient ainsi propriétaire d’un vignoble. Il fonde Ayala en 1860. Sa reprise par Bollinger, en janvier 2005, assure l’avenir. Le brut zéro, sans aucun dosage et jouant sur les millésimes, s’impose avec classe à l’apéritif. Ample et savoureusement construit, le blanc de blancs 1999 attaque avec une nervosité fruitée. Des soupçons de caramel et de frangipane nourrissent un vin parfaitement dosé pour batifoler avant le repas et escorter une poularde, un chapon.

33,54 euros. Mouchart, tél. : 02 648 51 34.

2. Champagne Billecart-Salmon brut Réserve.

Impossible d’ignorer le talent et la ténacité dans la qualité de la famille Billecart convertie aux bulles depuis 1818. Dans une sélection auréolée par le Clos Saint-Hilaire, prestigieux et rare mono cru voué au pinot noir, les coups de c£ur se répètent. A commencer par le brut réserve issu de 3 récoltes et des 3 cépages champenois originalement répartis en 40 % de pinot meunier, 30 % de chardonnay et autant de pinot noir, une entrée de gamme d’un judicieux quotient plaisir-euros. Associant harmonieusement fraîcheur et vinosité, fruité et convivialité, il vous sera fidèle en saveurs de l’apéritif aux entrées raffinées.

25,85 euros. Rob.

3. Champagne Bollinger –

La Grande Année 1999.

Combien sont-ils au sommet ? Deux ? Trois ? Dans tous les cas, il y a Bollinger. Lancé en 1829 et toujours familial, Bollinger gère 160 ha de vignes qui lui assurent 70 % de son approvisionnement. Son style résulte d’une série de facteurs qui s’imbriquent dans la continuité. Cela va de la fermentation en petits fûts de chêne pour faciliter l’échange entre le vin et l’air développant ainsi une étonnante suite aromatique et, à l’autre bout de la chaîne, une longue maturation en cave. Au moins 5 ans pour la Grande Année 1999. Complexe et intense du nez au palais, elle assemble 63 % de pinot noir et 37 % de chardonnay, raisins vendangés dans les grands (82 %) et premiers (18 %) crus. Une parfaite incarnation du style Bollinger. Parfait avec caviar, poissons, volailles…

74,28 euros. Cinoco, tél. : 02 410 47 47.

4. Champagne Consulat-Palace

brut – Cuvée de Prestige.

Trop souvent considéré comme le parent pauvre du trio des cépages champenois, le pinot meunier démontre ici son excellence. Présent, surtout dans la vallée de la Marne et le vignoble de l’Aisne, il doit son nom au fin duvet blanc – pouvant évoquer la farine – qui saupoudre son feuillage printanier. Robuste, peu acide, il apporte souplesse et fruité. Dans cette cuvée de prestige, il s’allie à 30 % de chardonnay pour développer une jolie fraîcheur aromatique (fruits blancs, pomme, trace de menthol) associée à une belle matière souple et équilibrée (brioche, fruits, soupçon de miel). Pour flatter l’apéritif et accompagner un répertoire léger et fin.

17,50 euros. Le Vin Passion, tél. : 02 469 02 10.

5. Champagne Delamotte

brut – blanc de blancs.

Etablie dès 1760 à Reims, puis à Mesnil-sur-Ogier, dans la Côte des Blancs, cette très ancienne maison voisine le champagne Salon dont elle partage, depuis 1988, le destin au sein du groupe Laurent-Perrier. Possédant 5 ha dans la commune et des contrats qui la lient à des fournisseurs attitrés, elle personnalise une production de blancs de blancs. Non millésimé, celui-ci intègre fraîcheur crémeuse, vinosité et maturité pour pétiller de l’apéritif aux huîtres chaudes, saumon fumé et autres entrées fines.

32,38 euros. Gelin, tél. : 02 332 18 37.

6. Champagne Duval-Leroy rosé.

En dépit d’un passé champenois (1859), cette société de Vertus, au c£ur de la Côte des Blancs, pavoise depuis l’arrivée de Carol Duval, en 1991, pour succéder à son défunt mari. Renouant avec la tradition des  » veuves « , elle porte le vignoble à 175 ha, modernise les installations et les circuits de distribution, diversifie sa production et enrichit ses gammes. Ce brut rosé plaît par sa franchise et son fruité. Equilibré, il pétillera dès les mises en bouche et restera fidèle sur les sushi, pintadeau aux cerises…

20,35 euros. Delhaize.

7. Champagne Forget-Brimont brut 1er cru.

La famille Forget mérite le prix de la persévérance. Louis crée le vignoble au xixe siècle. Eugène dépose la marque en 1920, mais ne commercialise qu’une centaine de bouteilles par an. Si bien qu’il faut attendre 1978 et le dynamique Michel Forget pour que la marque se développe. Il aménage des caves aptes à accueillir la production d’une quinzaine d’hectares dans les grands et premiers crus de la Montagne-de-Reims. Pinot noir (40 %) et pinot meunier (40 %) complétés de chardonnay apportent à ce 1er cru des effluves de pomme mûre, légumes frais, pain d’épices et un zeste de curaçao. Bien dosé, miellé en finale, il déploie toute sa séduction avec poisson (sole) et viande blanche (volaille, grenadin de veau, julienne de légumes…).

24 euros. Mig’s, tél. : 02 534 77 03.

8. Champagne Marquis De Villon brut rosé.

La lecture de l’étiquette permet de repérer deux initiales, MA, synonyme de  » marque auxiliaire « , en l’occurrence l’Union Champagne, une cave coopérative d’Avize. Résultat de l’assemblage de chardonnay et de pinot noir, ce brut rosé est coloré par une adjonction de vin rouge d’Ambonnay. Oblitéré par des effluves de baies rouges (fraise, groseille), il développe une bonne concentration, assez dosée et un équilibre de bouche pour courtiser rouleau de printemps, volaille froide…

19,25 euros. Colruyt.

9. Champagne Montaudon

brut – Réserve Première.

Le portrait d’une famille qui a réussi à maintenir son image de marque depuis sa création en 1891. A son livre d’Or, la visite de Joséphine Baker, en 1936, pour choisir un  » champagne de 1er ordre  » pour son cabaret parisien. A partir des années 1960, Montaudon s’est constitué un vignoble de 45 ha. Si l’on juge une maison par son brut, Montaudon ne peut qu’inspirer confiance. Avec ses 50 % de pinot noir, le pinot meunier et le chardonnay se partageant équitablement le reste, il avoue fruité et vinosité, fraîcheur et franchise pour slalomer avec adresse de l’apéritif aux viandes blanches.

19,90 euros. Van Beneden, tél. : 02 410 12 93.

10. Champagne Philipponnat

brut – Royale Réserve.

Vignerons dès 1522, éleveurs de vins ensuite, les Philipponnat attendirent 1910 pour déposer vignoble de 45 ha. Si l’on juge une maison par son brut, Montaudon ne peut qu’inspirer confiance. Avec ses 50 % de pinot noir, le pinot meunier et le chardonnay se partageant équitablement le reste, il avoue fruité et vinosité, fraîcheur et franchise pour slalomer avec adresse de l’apéritif aux viandes blanches.

19,90 euros. Van Beneden, tél. : 02 410 12 93.

10. Champagne Philipponnat

brut – Royale Réserve.

Vignerons dès 1522, éleveurs de vins ensuite, les Philipponnat attendirent 1910 pour déposer leur marque. Depuis 1997, elle fait partie de Boizel Chanoine Champagne, un groupe dont l’activité est essentiellement réservée au champagne et qui lui apporte un élan nouveau. La royale réserve joue le pinot noir secondé par du chardonnay et une faible proportion de pinot meunier. Pas moins de 25 crus interviennent pour nuancer les ambitions d’un brut à maturité aussi à l’aise pour animer l’apéritif que vineux pour la table.

25,60 euros. Pirard, tél. : 067 77 31 01.

11. Champagne Louis Roederer brut Premier.

1776 : fondation de la maison. 1833 : le Strasbourgeois Louis Roederer hérite de l’affaire et lui donne son nom. 1868 : 2,5 millions de cols sont commercialisés en Russie, en Europe et aux Etats-Unis. 1876 : par crainte d’attentats, le tsar Alexandre II est fourni en flacons de cristal à fond plat pour qu’on ne puisse y dissimuler une bombe. 1945 : lancement de la cuvée de prestige Cristal Roederer. Aujourd’hui : la célèbre marque chapeaute 200 ha de vignes et met l’accent sur le brut premier, un tiers de chardonnay, le reste en pinots dont 10 % de vins de réserve mûris dans le chêne. Du cousu main. Fruité, toasté, rond et mature pour perler en début de soirée comme avec des apprêts raffinés.

34 euros. De Coninck, tél. : 02 353 07 65.

12. Ruinart brut rosé.

Officiellement fondée en 1729, à Reims, Ruinart est la plus ancienne maison vouée à l’élaboration et au négoce des vins. Elle est justement réputée pour la race de ses chardonnays. On connaît peut-être moins le rosé. Réalisé à partir de 45 % de champagne de la Côte des Blancs et de 55 % de pinot noir de la Montagne de Reims (dont 18 % vinifiés en rouge) et arrondi par des vins de réserve, il relate sous un beau rosé (groseille, fraise des bois, cerise et framboise), une agréable fraîcheur et une bonne plénitude pour colorer coquille Saint-Jacques poêlées, pastilla de pigeon.

45 euros. Chez les cavistes.

13. Champagne Soutiran brut Grand Cru.

Déposée en 1970 par Alain Soutiran et dirigée depuis 1990 par sa fille Valérie, cette marque griffe la production d’un village classé en grand cru sur les coteaux calcaires d’Ambonnay. Les pinots noirs y sont réputés. Ils sont 60 %, pour 40 % de chardonnay, à dicter leur style. Vinifié en cuve inox pour assurer le rafraîchissement des moûts et développer les arômes, le vin est ensuite élevé en fût de chêne. De quoi insérer des notes empyreumatiques dans une chair souple et ronde. Son côté vineux plaît à une crème brûlée au foie gras, à des ris de veau aux morilles…

19,64 euros. Colruyt.

14. Champagne Vranken La Demoiselle brut – Grande Cuvée.

Lancée en 1985 par Paul Vranken, La Demoiselle tient son nom des libellules qui voletaient autour de l’étang du Château des Castaignes (Montmort-Lucy), le siège de la marque. On ne peut plus glamour, la bouteille arrondit ses formes et courtise les entrelacs de courbes inspirées de l’Art nouveau. Féminine, elle favorise le chardonnay (80 %), sans bannir le pinot noir. Mutine, elle musarde dans les fleurs blanches et les fruits, soulignant sa fraîcheur d’un trait de jus d’agrumes. Fraîche et subtile, elle sourit à l’apéritif et accepte les entrées fines.

21,99 euros. Delhaize.

15. Champagne Vranken – Tête de Cuvée – brut Grande Réserve.

Sur la brèche depuis qu’il a créé cette maison en 1976, le Liégeois Paul Vranken gère avec maîtrise la plus forte croissance en Champagne depuis dix ans et impose le groupe Vranken- Pommery deuxième derrière LVMH. Une expansion qui ne prend pas la qualité en otage. Chardonnay (20 %), pinot noir (50 %) et pinot meunier confient à cette tête de cuvée des saveurs franches (pomme), de la souplesse, une bonne vinosité et une jolie persistance pour séduire les mini-blinis de l’apéritif, des crustacés sobrement apprêtés ou une volaille froide.

17,85 euros. Delhaize.

Serge Tonneau

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