Barbara Witkowska Journaliste

Des tenues blanches nomades, indispensables pour l’été, une première collection pour Homme, des mini-séries conceptuelles et pointues… Le créateur belge est sur tous les fronts. Pour notre magazine, il mixe avec brio des vêtements de grands stylistes et des pièces sérigraphiées uniques signées par de jeunes artistes mêlant ainsi mode et art contemporain.

En marge des tendances, Jean-Paul Knott reste toujours fidèle à lui-même. La collection printemps-été 2007 écrit un nouveau chapitre de son long discours, très personnel, sur la quête de la pureté. Baptisée  » The After  » ( » après « ), elle s’ouvre sur tous les possibles. Il suffit d’imaginer qu’après les problèmes, les contraintes et les aléas de la vie, on trouve, enfin, la paix, la sérénité, le bonheur intérieur, voire l’extase. Le blanc prédomine.  » C’est comme si on arrivait dans une maison toute blanche et on s’enroulait dans de belles matières, immaculées, elles aussi, pour commencer une nouvelle vie dont les mots d’ordre seraient « love, peace and happiness », souffle le créateur. Les satins de soie, les organdis et les jerseys de maille coulent comme de l’eau, dessinent des mouvements glissants et ondoyants et se posent délicatement sur les épaules et les hanches. Les robes sont superbes. Parfois, elles s’accompagnent d’un trench poids plume ou d’un pantalon fluide. Nonchalantes, mais toujours élégantes, les tenues se prêtent au jeu de construction-déconstruction : des lignes diagonales dénudent les épaules, des fentes audacieuses dévoilent les cuisses, des fronces et des rubans soulignent et accentuent les contours, réinventent de nouveaux graphismes. Les coupes sont admirables, nettes et impeccables.

La collection s’inscrit dans l’idée du voyage, de l’évasion et du nomadisme. Les pièces, essentielles et indispensables, sont prêtes à être emportées dans un sac. Réalisé en fourrure de chevrette, en poulain ou en gabardine de coton, celui-ci se décline en trois modèles, conçus pour un périple de 48 heures, d’une semaine ou d’un mois. Le concept du carré ( » un drap de lit dans lequel on s’enroule… « ), tellement cher à Jean-Paul Knott, est toujours présent, mais il évolue et se transforme tout doucement en un cercle. Le moment est venu où le créateur a eu envie d’arrondir les angles et de raconter plein de nouvelles histoires. Une vraie collection Homme en est une, par exemple.

Jusqu’à présent, Jean-Paul Knott jouait sur l’interchangeabilité. Nombre de chemises, pulls et pantalons, notamment, étaient unisexes. Pour la première fois, l’Homme peut revendiquer  » ses  » vêtements à lui. La collection  » Knott Wear  » réunit des vêtements indispensables,  » pour vivre « , tels une parka avec un col de renard, une redingote, un trench ou une veste. Les lignes sont simplissimes, les coupes irréprochables, tandis que les coloris, basiques et classiques (du blanc, du noir et du bleu marine), interprètent l’élégance intemporelle.

Avec la journaliste française Esther Henwood, Jean-Paul Knott a mis au point une très belle collection de chemises blanches, baptisée, elle,  » Eves in Paradise  » et disponible, en exclusivité, au Bon Marché, à Paris. Les formes et les coupes portent sa patte inimitable. Un court poème d’Esther Henwood, toujours différent, est imprimé en noir au dos de chaque pièce.

Voyageur infatigable,  » vagabond « , selon sa propre définition, Jean-Paul Knott passe de plus en plus de temps au Japon. C’est au pays du Soleil-Levant qu’il a imaginé un autre concept  » Knott Galerie Vie « , une collection de tenues ultrabasiques, à porter tous les jours, à des prix plus accessibles. Des pantalons noirs et des chemisiers blancs voisinent avec de très beaux vêtements de pluie, revisités dans un esprit japonisant. Développée pour l’instant uniquement pour le Japon, la ligne  » Knott Galerie Vie  » est commercialisée dans des espaces d’exposition ou… dans des restaurants branchés. Enfin, il faut signaler, aussi, ce projet avec l’ONU, mené à bien avec Afsame Pour, responsable de la communication des Nations unies à Bruxelles. Un ruban en gros grain gris, sérigraphié dans toutes les langues européennes avec le début de la Charte des Nations unies,  » Nous, les peuples…  » s’accroche au poignet en signe de solidarité et d’engagement. Il s’accompagne d’un porte-clés, travaillé dans le même esprit.

Fécond et prolixe, Jean-Paul Knott ne cesse donc de se renouveler et de peaufiner son style inimitable par de nouveaux concepts. Ce qui l’amène à réfléchir sur la mode.  » Ces derniers temps, les journalistes m’ont posé beaucoup de questions sur la mode, explique- t-il. J’ai fini par consulter le Petit Robert et j’ai trouvé cette définition :  » … à la mode : un groupe de gens ayant la même sensibilité à un moment et à un endroit précis « . J’ai donc voulu jouer sur cette idée de l’instant en présentant ma réalité de la mode.  » L’idée a démarré sur son site Internet. Aujourd’hui, elle s’élargit avec cette production, réalisée avec la complicité exclusive de Weekend.

Jean-Paul Knott a puisé dans sa propre collection et il a sélectionné des vêtements chez des créateurs qu’il aime et qu’il respecte, tels Bruno Pieters, Kris Van Assche, Hedi Slimane, Gilles Rosier, Martin Margiela et Veronique Branquinho. Il a aussi inclus les marques à petits prix qui font partie, elles aussi, de la planète mode. Les mannequins ? Aline de l’agence bruxelloise Dominique, mais aussi des personnes que le créateur connaît… qui ne sont pas connues du public.  » Je voulais des gens différents qui présentent une vérité de la vie « , note-t-il. Il y a Gregory, son assistant, Jean-François, le mari de son attachée de presse, Gerd, jeune promoteur immobilier, José et Pierre-Benoît, copains d’un copain et… Jean-Paul himself.

L’homme d’affaires Walter Vanhaerents est collectionneur d’art contemporain depuis 1986. Il vient d’ouvrir, à Bruxelles, un espace dédié aux objets de sa passion. Sa collection, qui se veut une  » vision du monde actuel « , sera désormais accessible au public, sur réservation, une fois par semaine. L’inauguration officielle de la Fondation Vanhaerents Art Collection a eu lieu ce 16 mars. Pour cette soirée de prestige baptisée  » Disorder in the House  » et conçue comme un show, le collectionneur a demandé à Jean-Paul Knott de créer des robes, véritables pièces uniques. Ces opus ressemblent à de longs tee-shirts en soie blanche et s’ornent d’impressions sérigraphiées. Réalisés par des artistes de la nouvelle génération, ils sont des interprétations artistiques d’£uvres d’artistes confirmés exposées à la Fondation Vanhaerents Art Collection.

 » La réalité de la mode  » de Jean-Paul Knott s’est ainsi transformée en une belle histoire qui mêle de façon cohérente la mode et l’art contemporain.  » J’aime bien cette idée de morphisme, conclut Jean-Paul Knott. L’idée de disparaître puis réapparaître au sein d’un groupe. C’est une leçon que j’ai apprise en Asie. Un groupe, c’est fédérateur, on en a besoin pour faire des choses ensemble. Cela me plaît beaucoup.  »

Shooting exclusif pour Weekend :

Production et stylisme : Jean-Paul Knott Photographe : Lionel Samain @ Claudia Trucco

Make-up : Stella Annicette @ C’est Chic avec les produits Clarins et L’Oréal Professionnel

Mannequin : Aline @ Dominique

Les différentes interprétations artistiques sur les robes JEANPAULKNOTT ont été réalisées

exclusivement pour l’ouverture à Bruxelles

de la Fondation Vanhaerents Art Collection

Copyrights and courtesy :

Dough Aitken – Eva Presenhuber Zürich/ 303 NY Marc Handforth – Almine Rech Paris Christopher Wool – Luhring Augustine NY Jack Pierson – Aurel Scheibler Berlin Noble & Webster – Modern Art London Ugo Rondinone – Eva Presenhuber Zürich/

Almine Rech Paris

Carnet d’adresses en page 129.

Barbara Witkowska

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