UN SOUVENIR, celui d’une séquence de 2001 Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick,  » l’idée d’une fille qui prend un bain de minuit jusqu’au petit matin  » et c’est parti. Anthony Vaccarello n’a pas eu besoin de grand-chose de plus pour créer une collection inspirée par l’ombre et la lumière, celle du soleil à l’aube et de ses prismes sur des robes sensuelles, des bodys découpés, des vêtements comme en suspension. Quatorze looks, une vingtaine de pièces portées par des filles à la hauteur, plus artistes que mannequins, qui ont les traits et le corps délié de Lou Doillon, d’Irina Lazareanu ou de Luca Gadjus,  » emblématique de la fin des années 90 et du début 2000, un peu la fille Helmut Lang, que j’adore « .

UNE ENVIE, celle d’un printemps-été graphique, avec jeu de découpes noir sur nude, car chez ce jeune créateur belge passé par Fendi, couronné au Festival international de mode et de photographie de Hyères, cru 2006, et formé à La Cambre Mode(s), la chair n’est jamais innocente, les corps légèrement dénudés et la peau magnifiée par des gris, des noirs, des contrastés ton sur ton, tel ce ruban en velours, sur l’encolure des vestes, une  » broderie de jersey de soie sur de la gaze, un imprimé jungle, comme des feuilles de bambous avec un jeu d’ombres « .

UN SUCCÈS, celui de cette deuxième collection vendue dans douze boutiques ultrasélects, partout dans le monde – Colette à Paris, Plum à Beyrouth ou Joyce à Hongkong. Plus le vépéciste La Redoute, via Lou Doillon, cover-girl du catalogue de cette saison, qui avait le loisir de choisir un créateur.  » Elle m’a appelé, on a passé l’été sur ce projet, je trouvais cool de faire trois petites robes pour Lou, photographiée par sa s£ur Kate Barry.  » Le résultat est simple, évident, un trio de robes tee-shirts à cent euros, très découpées, très désirables.

UN DEFILÉ, enfin, celui de ce 1er mars, à Paris, à la galerie 108. Anthony Vaccarello y présentait son très bel automne-hiver 11-12, dans le calendrier officiel de la Fashion Week. Une mise en scène signée Alexandre de Betak, grand manitou des shows Dior, notamment, une bande-son de Michel Gaubert et des bijoux de Laetitia Crahay. Anthony dit :  » J’ai beaucoup de chance.  » On aurait en effet pu imaginer pires complices.

Découvrez les collections printemps-été 2011 des créateurs belges sur www.levifweekend.be/catwalk

ANNE-FRANÇOISE MOYSON

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