A l’heure où vous lisez ces lignes, le grand manège des Fashion Weeks vient de se terminer et on en a encore un peu le tournis. Pensez donc, quatre bonnes semaines durant lesquelles New York, Londres, Milan puis Paris ont vécu au rythme d’une dizaine (au moins) de présentations de collections quotidiennes, ça fait un sacré paquet de photos, prises sur les podiums mais aussi en front row ou dans les rues de ces métropoles de la mode… et qui, du coup, atterrissent dans les boîtes mail des journalistes concernés. Car ce n’est un secret pour personne, et la toute-puissance des réseaux sociaux a renforcé le poncif, pour une marque, le spectacle ne se limite pas aux quinze minutes de show. Montrer un mannequin connu, un people, voire n’importe quel quidam streetstylé avec un de ses accessoires, c’est tout bénéfice. Après, il ne reste plus qu’à compter sur l’engouement par ricochet que les images de ces garçons et filles forcément beaux et au top de la branchitude devraient générer auprès du grand public. Et quand on sait que, chaque seconde, quelque part sur la planète, il se vend un sac de luxe d’une valeur moyenne de 1 250 euros, on comprend que tous les labels soient déterminés à profiter de cette manne financière. Ils sont donc nombreux à creuser ce filon prometteur, à la recherche de la pépite, soit le sac ou la chaussure dont on dira qu’il est  » iconique  » – entendez tellement désirable qu’il en devient incontournable au point que tout qui se veut un brin au courant des tendances devra se le procurer au plus vite… et à n’importe quel prix.

Reste que ne devient pas must-have qui veut. Ce statut très convoité se mérite, et pour l’atteindre rien ne doit être laissé au hasard. Ainsi de l’escarpin, dont Christian Dior disait qu’il  » va avec tout  » – à noter que c’est une autre caractéristique inhérente à ladite pièce culte : elle suffit à elle seule à donner du chien à un basique combo jeans-tee-shirt tout autant qu’à une banale petite robe noire. Quand la maison de l’avenue Montaigne décide d’en éditer un et le destine à devenir mythique, même son nom doit susciter le désir. Ce Dioressence, fabriqué dans les meilleurs ateliers de Venise, allie donc coloris bien sentis, cambrure parfaite, bout pointu juste comme il faut et talon sexy garantissant une jambe de gazelle. Chiche qu’on verra un fameux lot d’it girls les arborer aux prochains défilés ? Je prévois déjà de faire de la place préventivement dans ma mailbox…

DELPHINE KINDERMANS

CHAQUE SECONDE, QUELQUE PART SUR LA PLANÈTE, IL SE VEND UN SAC DE LUXE D’UNE VALEUR MOYENNE DE 1 250 EUROS.

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