Orfèvre en la matière

© Louis Vuitton Malletier

Jacques Cavallier Belletrud est un homme de chiffres. Avec une prédilection pour les nombres premiers. Lorsqu’il présente, en 2016, sa collection très attendue de parfums féminins pour Louis Vuitton, ils sont sept au compteur, même si, depuis lors, un huitième élément, baptisé Le Jour se Lève, a rejoint la famille des jus précieux du malletier. Le maître parfumeur n’avait pas voulu, comme beaucoup, jouer la carte des fragrances non genrées. Il préparait déjà sa prochaine salve : ils seront cinq, cette fois, à traduire le versant masculin des sillages exclusifs de la maison parisienne. Autant de compositions uniques dont les noms, à eux seuls, invitent au voyage et qui rendent hommage aux aventuriers d’hier et d’aujourd’hui. Comme toujours chez Louis Vuitton, la matière est reine et déborde bien souvent du cadre classique de l’orgue à parfum. Explorateur créateur, le nez originaire de Grasse se fait chasseur d’odeurs. Des notes qu’il aime débusquer dans les recoins les plus sauvages et retirés de la planète. Ainsi, pour contrebalancer les notes hespéridées du cédrat et de la bergamote de Calabre qui prennent d’assaut l’accord qui ouvre Sur la Route, métaphore de la traversée personnelle de chacun, le Français a voulu mettre à l’honneur un ingrédient aux pouvoirs apaisants utilisé déjà par les Mayas. C’est au coeur des montagnes du Salvador que se nichent les arbres dont on extrait cette résine mieux connue sous le nom de baume du Pérou.  » Il faut voir ces hommes se hisser à près de cinquante mètres de hauteur « , décrit le maître parfumeur. Inciser l’écorce avant de la panser pour récolter le liquide brunâtre et doux qui s’en écoule. Sur la peau, il distille son accord balsamique, aussi addictif que réconfortant. Une invitation à l’introspection singulière, comme pour mieux cheminer à la découverte de soi.

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