Retrouvez Frédéric Brébant dans l’émission de Jean-Pierre Hautier, chaque lundi matin, de 9 à 10 heures, sur la Première (RTBF radio).

Planète Terre, année 2012. Le cyber-homme d’affaires enfile sa seconde peau à capteurs sensoriels posée sur le lit de son hôtel new-yorkais. Dans quelques secondes, il entrera en contact virtuel avec sa charmante épouse restée à Bruxelles. Les deux tourtereaux séparés feront l’amour par procuration informatique, avec la bénédiction de leur ordinateur portable et de cette nouvelle technologie visant à reproduire fidèlement, sur l’épiderme, les sensations éprouvées par la fusion de deux corps dénudés. Epanché sur plus de 6 000 kilomètres, leur orgasme bien réel se moquera ainsi des frontières et du décalage horaire, plus fort que le temps et l’océan réunis. Vous ricanez? Vous avez tort. A l’instant où vous parcourez ces lignes, des laboratoires de recherches très sérieux planchent sur les applications futures de la réalité virtuelle. Tous les secteurs sont concernés, de la médecine à la construction automobile, en passant par l’architecture et le divertissement. Le sexe, évidemment, n’est pas écarté et certaines sociétés informatiques en font leur puissant cheval de bataille en imaginant déjà les parures sensuelles d’un futur palpable. Petit à petit, de nouveaux fantasmes virtuels se mettent donc en place. L’exemple précité se voulait sage et moral. Mais qui vous dit que le cyber-homme d’affaires bloqué dans sa chambre d’hôtel new-yorkaise n’ait pas envie, ce soir-là, d’enlacer le clone digital de Laetitia Casta, de Lucy Liu ou de la nymphette Alizée contre monnaie électronique sonnante et trébuchante? Soyons clair : nous entrons dans une toute nouvelle dimension de l’adultère. Un adultère presque sain et sauf, sans risques de maladie ou de dénonciation. Désormais, le mari ou la femme infidèle pourra batifoler sans penser au regard indiscret des passants honnêtes, ni à ces fichues MST qui lui empoisonnent la vie. Il agira froidement, comme une veuve noire sur la grande toile de l’Internet, sans excès de culpabilité judéo-chrétienne puisqu’il aura commis son péché en toute virtualité. Sera-ce donc enfin la paix des ménages? Mystère et boules de gomme cyber. Car la nouvelle sexualité virtuelle pourrait bien aussi séparer définivement les vieux mariés en mal de fantaisies charnelles. S’il te plaît chérie, aide-moi donc à résister à l’appel sensuel d’une Uma Thurman digitale…

Frédéric Brébant

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