» La Femme du Ve « , Douglas Kennedy veut montrer le  » contre-cliché subversif d’un Américain à Paris « . Rencontre pétillante.

Quels sont vos points communs avec votre héros, Harry ?

Tout comme lui, je suis un grand cinéphile et je souffre d’insomnie. Je possède aussi ce côté mélancolique, que je cache en public. N’étant pas un livre ouvert, je ne compte jamais écrire d’autofiction.

Quelle actrice imagineriez-vous dans le rôle de l’envoûtante Margit, l’héroïne troublante de ce livre ?

Charlotte Rampling, Isabelle Huppert ou Fanny Ardant. Des femmes mystérieuses, dangereuses, au parfum de sensualité.

Vos compositeurs préférés ?

Bach, Mozart, Tchaïkovski et beaucoup d’autres.

Un cinéaste culte.

Alfred Hitchcock.

L’amour c’est…

La fin ( rires) !

Vous aimez-vous ?

Je doute tout le temps. C’est une qualité indispensable pour être un vrai écrivain.

Etes-vous coquet ?

Un peu… Ma garde-robe se compose de jeans noirs ou marine, de tee-shirts noirs, de chemises foncées et de trois costumes noirs. Le moins qu’on puisse dire, c’est que je suis sobre. Je ne suis ni branché marques ni branché créateurs. Vu que je déteste la flamboyance vestimentaire, je demeure chic, mais simple.

Plutôt resto ou fourneaux ?

J’adore manger, mais je ne suis pas amateur de grands restaurants à 200 euros par personne. Comme j’ai été pauvre, l’idée de dépenser autant d’argent me semble inconcevable. Je préfère dîner dans un bistrot de Saint-Germain-des-Prés, un quartier que j’adore. Avant d’entamer ma carrière d’écrivain, je cuisinais tout le temps. Mais comme je n’ai plus le temps, je suis adepte du micro-ondes.

La Belgique c’est…

Le pays de Simenon, qui est omniprésent dans ma vie. Et celui des frères Dardenne, dont  » La Promesse  » est un chef-d’£uvre. A Bruxelles, j’adore le quartier à proximité de la Bourse. Enfin, Anvers est un petit bijou.

Que feriez vous si vous disposiez d’un pouvoir surnaturel ?

Trouver un traitement pour mon fils autiste. Dans ce roman, il n’y a pas vraiment un côté surnaturel. Je préfère l’idée d’une dimension spirituelle, telle que je la perçois dans la musique. Même si je suis athée, je suis intrigué par ce qui peut advenir après la mort.

Comment la percevez-vous ?

Un jour, j’ai vu un homme claquer devant moi en une seconde. On est resté des heures avec ce cadavre au milieu des bois… ça a beau être horrible, il s’agit d’un fait biologique naturel. Même si je préfère être là qu’ailleurs, il faut démystifier la mort. La vie est une lutte, emplie de mélancolie. Mais, si je pouvais éviter de la quitter au cours des quarante prochaines années, ça m’arrangerait.

Si vous aviez un ange gardien célèbre ?

Humphrey Bogart. C’est le  » tough guy  » (chouette mec) par excellence !

L’immortalité vous plairait ?

Quel en est le but ? A 350 ans, je serais fatigué. C’est le paradoxe de la vie : la mort est omniprésente et pourtant, on lutte sans cesse contre l’idée qu’elle va nous rattraper. D’ici à 100 ans, tout le monde sera mort dans ce café. Alors, autant maintenir la curiosité et l’espoir. Bien que la vie soit souvent difficile, n’est-ce pas un bonheur d’être là, ici et maintenant ?

 » La Femme du Ve « , par Douglas Kennedy, Belfond, 378 pages.

Propos recueillis par Kerenn Elkaïm

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