Weekend Le Vif/ L’Express : Quels rapports entretenez-vous avec New York ?

Jacques Villeneuve : La première fois que je suis venu à New York, je devais avoir 22 ou 23 ans. Ma s£ur y a habité pendant huit ans et donc j’y suis venu régulièrement. C’est d’ailleurs ici que j’ai rencontré ma copine, il y a deux ans. J’adore venir à New York pour y faire la fête trois ou quatre jours, mais pas plus ! En fait, je ne suis pas très  » ville « . Je préfère la nature, les montagnes… Cela dit, les endroits que nous avons vus ensemble sont plutôt sympas. C’est le genre de bars ou de restos où j’irais volontiers. Pas parce que c’est à la mode, mais parce que c’est chouette.

Sur le plan sportif, dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ?

Je suis content que la saison soit terminée. Cela a été terrible. Je ne me suis pas amusé une seule journée avec BAR-Honda cette année…

Avec le recul, ne regrettez-vous pas les cinq saisons passées dans cette écurie ?

Non. Dans la vie, on prend des décisions et il faut les assumer. BAR-Honda, c’était une partie de poker. Cela aurait pu être génial, mais cela n’a pas marché. C’est tout ! Mais, au moins, j’aurai essayé et j’aurai tout donné. En revanche, il est clair que l’on m’a menti sur les capacités de l’écurie. Cela, je le regrette, mais je n’y peux rien…

Vous avez été champion du monde en 1997 avec Williams-Renault. Or, avec BAR-Honda, vous n’avez remporté aucun Grand Prix en cinq saisons. N’avez-vous pas le sentiment d’y avoir gâché votre talent ?

Non, non et non ! Le fait de ne pas avoir remporté de victoire en cinq ans ne veut pas dire que j’ai gâché mon talent. Parce que mon talent, précisément, a été utilisé pour faire progresser la voiture et prendre les deux podiums que l’équipe a eus. Il y a eu de belles choses accomplies. Alors, tout le monde pense que j’ai choisi la facilité et que c’est la faute à l’argent, mais c’est faux ! J’avais les mêmes offres dans d’autres écuries. Donc, ce n’est pas pour l’argent que je suis resté. Pour le premier contrat de trois saisons, c’était normal d’y aller. Il y avait le challenge. Là où les gens se posent des questions, c’est pour le deuxième contrat. Mais là, je suis resté parce que Honda m’a demandé de rester…

Est-ce que vous pourriez arrêter définitivement la course automobile ?

Oui, parce que j’ai réalisé le rêve de mon enfance qui était de gagner le championnat du monde. Bon, c’est sûr que ça me manquerait de ne plus piloter parce que je sais que j’ai encore de bonnes choses à accomplir en formule 1. D’ailleurs, je pilote mieux qu’en 1997. Donc, ce serait dur d’arrêter, mais je pourrais le faire. Parce que je sais que j’ai accompli ce que j’avais à accomplir. Mais, pour le moment, je n’ai pas envie de tourner la page…

Non. Ce que j’aime, c’est le pilotage. C’est être dans une voiture. A part ça, je n’aime pas le milieu de la F1. Donc, si j’arrêtais définitivement la course automobile, j’arrêterais également de travailler. Bien sûr, je continuerais encore à faire des tas de choses, mais pas d’un point de vue professionnel. Ce serait plutôt un hobby, probablement de la musique. Ou alors, fonder une famille. Cela prend du temps aussi !

Vous rêvez d’avoir des enfants ?

Ce n’est pas un rêve, c’est une réalité. C’est la logique humaine. Moi, je me sens prêt, mais ma copine n’a que 21 ans… Alors, il faudra attendre un peu ! Et puis, elle est ballerine au Ballet de Copenhague. Donc, côté timing, ce n’est pas ce qu’il y a de plus intelligent…

Vous parliez de la musique. Cela veut-il dire que vous composez des chansons ?

Oui. J’aime écrire et jouer de la musique. J’ai quelques chansons dans des tiroirs, en français et en anglais. Parfois, je les fais écouter à mes potes pour m’amuser. Ils me disent que c’est sympa. Normal, ce sont mes potes ! C’est plutôt dans un style calme et acoustique. Cela pourrait se rapprocher de Francis Cabrel ( rires). Non, lui, c’est un dieu ! Moi, j’ai encore beaucoup de boulot à faire…

Propos recueillis par Frédéric Brébant

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