Barbara Witkowska Journaliste

Fred, Poiray et Mauboussin… Les créations de ces trois stars de la célèbre place Vendôme, à Paris, sont désormais disponibles en Belgique. Pleins feux sur ces bijoux et montres de rêve.

Bâtie au temps de Louis XIV, à la fin du XVIIe siècle, la place Vendôme est le symbole le plus parfait de l’histoire de Paris. L’inauguration du célèbre hôtel Ritz a entraîné dans son sillage tous les grands joailliers parisiens, désireux de se rapprocher des illustres visiteurs et touristes. Certaines maisons souhaitent préserver cette complicité exclusive. D’autres, et c’est le cas de Fred, Poiray et Mauboussin, ont décidé d’aller à l’encontre d’une clientèle plus large. Leurs créations sont désormais disponibles en Belgique.

La sensualité provocante de Fred

Une femme qui plante avec frénésie ses dents blanches dans des bagues parsemées de diamants, une autre qui lèche avec volupté son bracelet-manchette en or… La nouvelle image publicitaire de Fred s’inscrit pile-poil dans la tendance du  » porno-chic « . Le groupe de luxe LVMH (Dior, Givenchy, Guerlain…), propriétaire de la prestigieuse griffe depuis 1995, exulte. Fred, en dehors de sa ligne Force 10, dont le célèbre bracelet en poils d’éléphant, n’avait plus vraiment de signe de reconnaissance. Un changement de cap s’imposait. Dirigé, désormais, par Dominique Watine-Arnault, soeur de Bernard Arnault (PDG de LVMH), Fred chamboule les idées reçues et met en avant des atouts de choc : une joaillerie contemporaine et épurée, très féminine, empreinte d’une sophistication sensuelle, un brin provocante. Dessinées par une équipe de jeunes designers (la maison souhaite rester discrète sur leur identité), les collections comprennent deux lignes : Diffusion (présente en Belgique) et haute joaillerie (disponible uniquement dans les boutiques exclusives Fred).

Les best-sellers de la ligne Diffusion ?  » Mouvementée « , rythmée par le mouvement;  » Success « , jouant sur la quadrature du cercle et  » Ruban « , à la sensualité voluptueuse. Les lignes audacieuses et pleines de caractère des bagues, colliers et boucles d’oreilles ne manquent ni de douceur ni de féminité. Déclinant or gris et or jaune, flirtant, souvent, avec les diamants, elles expriment avec éclat le nouveau style de Fred Joaillier, jeune et contemporain. La même force et la personnalité atypique caractérisent les deux modèles de montres : la 36 (et la 36 XL, version grande taille) au design épuré qui va à l’essentiel, ainsi que la Cut, puzzle de géométrie, mais conçue comme un bijou.

Poiray : un lien émotionnel avec la femme

A la tête de Poiray, Nathalie Choay est  » une femme qui s’adresse aux femmes  » et crée pour les femmes. Ses inspiratrices ? Celles qui sont dans le coup, actuelles, multiples et un brin capricieuses. Celles qui pratiquent à merveille l’art de la contradiction, privilège de l’éternel féminin. En 1988, Nathalie Choay a créé Ma Première, une élégante montre rectangulaire à bracelets interchangeables. Une solution sympathique pour adapter un accessoire à ses humeurs. Aujourd’hui, pas moins de 450 bracelets accompagnent Ma Première et la collection s’enrichit, deux fois par an, de nouveaux modèles. Pour les fêtes de fin d’année, le bracelet Vison et le bracelet Cristal, ou vrai vison et faux diamant, hésitent entre contes de fées et caprices de stars.

Nathalie Choay a également dessiné Tiare, création audacieuse et anti-conformiste, inspirée du dessin d’un diadème. Bague insolite, pendentif audacieux et boucles d’oreilles graphiques déclinent diamants et pierres semi-précieuses, montés sur or blanc ou or jaune. Leur géométrie innovante conjugue lignes droites et lignes courbes et opte pour la surprise en choisissant le serti à griffes qui dévoile les pierres sous leur plus bel éclat. La collection Liens d’Or, elle, emprunte au minimalisme. Des bracelets et des colliers en or, parsemés ou non de diamants, se portent seuls ou à plusieurs.  » Poiray est une marque très féminine, souligne Nathalie Choay. Les femmes ont des vies multiples, elles sont à la fois mères, épouses, femmes d’intérieur, femmes d’affaires. Elles veulent des bijoux qui les accompagnent partout. La notion du bijou a donc changé. De parure, il est passé au rang d’accessoire. »

Dans toutes les créations signées Poiray, il y a un côté ludique, interactif :  » mon bijou me répond, je crée mes propres émotions « . L’autre atout de Poiray ? La couleur.  » La couleur, c’est la vie, une grande source d’émotion, note Nathalie Choay. Les gemmes de couleur permettent aussi de jouer avec les tenues vestimentaires. » Un ton nouveau dans la haute joaillerie, pimenté d’audace, d’humour et de non-conformisme.

Mauboussin, toujours dans l’air du temps

Créée en 1827, la maison Mauboussin s’attache à épouser en souplesse toutes les tendances en vogue. Dans les années 1920, quand l’Art déco bat son plein, Mauboussin marie admirablement les couleurs affirmées des pierres précieuses aux lignes rigoureuses à géométrie variable. Un peu plus tard, la création se fait exubérante, opulente, théâtrale, particulièrement appréciée des stars de Hollywood : Marlene Dietrich, Paulette Godard, Greta Garbo. Quand le IIe millénaire touche à sa fin, les formes s’adoucissent, les lignes se simplifient. C’est la naissance de Nadja, la bague mythique qui propulse la maison sur la scène internationale. La fille de Ronald Reagan, ex-président des Etats-Unis, l’a choisie comme bague de fiançailles.  » Il y a une grande tradition de la bague de fiançailles chez nous, souligne Patrick Mauboussin qui préside, aujourd’hui, aux destinées de la maison. La bague, selon moi, est le bijou le plus intime et le plus personnel. Le plus complet, aussi. Elle joue un rôle dans la gestuelle. On la touche, on la voit de tous les côtés, tout le monde en profite, la propriétaire et son interlocuteur. Elle doit donc avoir une présence, une force graphique. Ses proportions sont capitales. « 

Les nouvelles créations signées Mauboussin reflètent parfaitement cette théorie. La ligne de bagues Transparence, dessine des courbes généreuses et sensuelles en or jaune ou en or gris. Un diamant est incrusté dans une boule de cristal de roche et son éclat est démultiplié par un effet de loupe. La ligne Alessandrine renoue avec les pierres fines multicolores. La fraîcheur de la citrine et de l’aigue-marine, la douceur de l’améthyste et de la tourmaline rose se combinent à la sobriété de l’or gris ou de l’or jaune.

Dans les années 1990, explose la vogue des montres précieuses. Mauboussin développe ainsi une ligne d’horlogerie. La haute technologie suisse et le savoir-faire joaillier s’associent pour donner naissance à des montres à la personnalité forte et identifiable au premier coup d’oeil. Elancée et féminine, la montre Lady M., sertie ou non, joue les caméléons et s’accompagne de bracelets multicolores. Le modèle Fouga, lui, élégant et viril, est un hommage à Pierre Mauboussin, joaillier passionné d’aérodynamique, né il y a 100 ans.

Carnet d’adresses en page 112.

Barbara Witkowska

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