Magnifiquement belle et douée, Eliette Abécassis s’est imposée avec des romans d’une grande sensibilité. Dans son dernier livre, écrit avec Caroline Bongrand, elle dénonce  » Le corset invisible  » imposé aux femmes d’aujourd’hui. Coquette, Eliette avoue être victime d’une ère de perfection. Alors que le rire de ses enfants résonne, elle se confie de façon intense et réfléchie.

Quelle femme admirez-vous le plus ?

Ma mère. Très présente, elle a élevé ses trois enfants tout en menant sa vie et sa carrière de professeur de psychologie à l’université. Depuis que je suis mère, je mesure mieux ce qu’elle a fait. J’admire aussi ma fille pour sa merveilleuse soif d’apprendre. Toujours partante, elle possède un enthousiasme que je n’ai pas.

Quelle figure historique féminine auriez-vous aimé rencontrer ?

Mon modèle, Simone de Beauvoir. Marquant une rupture, elle a changé la condition des femmes. J’admire son existence et son £uvre. A chaque âge de la vie, je m’identifie à ses écrits.

Qui pourrait incarner  » la nouvelle femme française  » ?

Caroline Bongrand et moi symbolisons, à nous deux, la synthèse de la femme contemporaine. Elle est divorcée, avec un enfant. Je suis mariée, avec deux enfants, dont un bébé que j’allaitais pendant mes recherches et mes interviews.

S’il fallait emporter un livre sur une île déserte…

Ce serait  » Belle du Seigneur  » d’Albert Cohen. J’ai beau le lire et le relire, je découvre toujours de nouveaux aspects sur le fond et la forme. Au fur et à mesure que j’évolue, je le comprends de façon différente. Il en va de même du meilleur premier roman : la Bible. Métaphysique, romantique, politique et aventureux, il contient tous les genres.

Tenue de travail ?

Un jeans, un t-shirt et des ballerines. Je les adore, quelle super invention !

Un péché mignon ?

Mon petit garçon. Comme je travaille à côté de lui, je ne peux pas m’empêcher de le regarder pendant des heures. C’est une vraie tentation…

Quel est votre remède anti-déprime ?

Le sport est génial parce qu’il permet de sécréter des endorphines. Musculation, vélo, sport en salle, ski, j’en ai besoin comme d’une addiction.

La mode c’est…

Une façon de célébrer la féminité, mais aussi de la briser (cf. l’androgynie ou l’anorexie).

Qui est votre styliste favori ?

Marc Le Bihan, un créateur parisien qui célèbre justement la féminité avec beaucoup de charme et de romantisme. J’adore ses silhouettes éthérées et aériennes.

Votre dernier achat coup de c£ur ?

Je vais vous étonner : un corset moderne, de Katerina Geislerova, pour illustrer notre livre. Elle a l’art de réactualiser un style xixe. Je suis fan de ses robes à la taille ténue, corsetée et féminine.

Quels sont vos secrets de beauté ?

Beaucoup de crèmes, des thalassos, ne pas trop manger. Bref je suis une vraie femme corsetée ( rires) !

Si vous étiez un parfum ?

 » Féminité du bois  » de Shiseido, dont j’aime particulièrement l’odeur du bois de cèdre. Ça me rappelle mon père, qui était totemisé cèdre.

Qu’évoque la Belgique pour vous ?

L’humour. J’adore cette forme très particulière, cette façon totalement inconsciente d’être décalé.

 » Le Corset invisible « , par Eliette Abécassis & Caroline Bongrand, Albin Michel, 221 pages.

Propos recueillis par Kerenn Elkaïm

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