Peu enclin à côtoyer de près l’austérité d’un couvent ? On saute le pas en toute tranquillité à la chambre d’hôtes Rosario, à Bever. Découverte d’un antre unique, où le silence (n’) est (pas toujours) d’or.

UN CONCEPT. Fondé en 1834, ce couvent situé sur la frontière linguistique a abrité les Filles de saint Joseph de Templeuve. Dans les années 70, l’endroit s’est départi de sa fonction religieuse et a connu plusieurs destinées. Jusqu’à ce que Johan et Sofie Vriens le rachètent, voici quinze ans, et le transforment en chambre d’hôtes. S’il y a bien une constante dans le parcours du propriétaire, c’est le changement. Ebéniste de formation, Johan a d’abord ouvert un café à Anvers avant de tenir un bed & breakfast à Gand. La rénovation de ce monastère a duré une décennie. Pour le réaménager, notre hôte a dû faire évacuer 130 containers de déchets, poser 28 000 briques, planter 8 000 boutures de buis, et laisser libre cours à 240 ifs. Un vrai travail de bénédictin.

UNE NUIT. Le temps est presque hivernal quand nous débarquons au B&B Rosario à la fin du printemps, mais le sourire de Sofie qui nous accueille nous fait oublier la météo morose. Dans les longs couloirs au sol vieillot règne le silence, que Johan veut à tout prix préserver. Il nous demande dès lors d’ôter nos chaussures pour monter au premier étage, où se trouve notre chambre, sobre, équipée de deux lits d’une personne, sans télévision ni apprêt. A l’extérieur, la piscine naturelle et le verger divisent le jardin en divers endroits verts et intimes. Quand le soleil est de la partie, il doit faire bon paresser. Et c’est précisément ce qui attire les visiteurs. Car ici, paresser doit être pris au sens large. Ainsi, des musiciens viennent s’exercer sur le piano à queue, des écrivains et des compositeurs parachèvent leur oeuvre, et le touriste lambda dispose d’un espace de repos avec une bibliothèque riche de 300 CD et plus de mille livres… sur des sujets très variés, mais surtout sur la spiritualité. Rosario se profile en effet comme un endroit propice à l’introspection.

Comme nous nous trouvons dans un ancien couvent, le repas du soir se prend à une très longue table. Au menu, des toasts avec du pesto en amuse-bouche, de l’orange et de la ciboulette en entrée, et une assiette bien garnie de carbonades flamandes, compote et pommes de terre en guise de plat principal. Pour couronner le tout, une délicieuse tarte à la rhubarbe. Entre chaque bouchée, les huit convives présents échangent quelques mots. Spontanément, naturellement. Le petit déjeuner est quant à lui composé d’une pléthore de produits bio, différentes sortes de pain, du vrai beurre, du müesli, et du yaourt, du porridge, du fromage, trois sortes de confiture, des dattes, du sirop de pomme ou de poire, un oeuf, des fruits frais, de la pâte d’amande, du miel, etc. De quoi largement mettre en appétit.

UN TRUC EN PLUS. L’endroit dispose d’une chapelle qui peut être utilisée pour des concerts ou des conférences. Des albums y sont régulièrement enregistrés, tant l’acoustique y est bonne. Johan organise lui-même de temps en temps des représentations d’artistes d’envergure. A noter que le couvent n’est pas hype, ni cool et encore moins tendance. Mais ce qui frappe ici, c’est la tranquillité avec laquelle on fait les choses. Sofie et Johan prennent leur temps pour accomplir leur tâche, et bien. Et c’est peut-être ça la principale qualité de cette adresse unique.

Rosario comprend 7 chambres, la plupart avec deux lits de 1 personne, mais aussi une chambre pour 4. Tarif : 60 euros la nuit pour 2 personnes, petit déjeuner compris. Pour le menu 3 services, comptez 20 euros par personne.

Rosario, 10a, Poreel, à 1547 Bever. Tél. : 054 58 68 20. www.rosario.be E-mail : info@rosario.be

PIERRE DARGE

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