Redessiner la ville

Milan travaille sur trente-cinq kilomètres de nouvelles pistes cyclables, comme celle de Corso Venezia. © BELGA IMAGE

Comment le Covid-19 va changer nos métropoles.

Depuis l’assouplissement des mesures de confinement, la question du réaménagement des espaces publics pour assurer la distanciation sociale est sur toutes les lèvres. Fin avril, Bruxelles a décidé de suivre l’exemple de Vienne et de Berlin. Toutes les rues de ce que l’on appelle le Pentagone sont devenues des zones résidentielles, où les piétons et les cyclistes sont prioritaires, et où la vitesse est limitée à 20 km/h, afin de permettre aux usagers faibles de maintenir la distanciation sociale. La Région bruxelloise prévoit également l’aménagement de quarante kilomètres de pistes cyclables supplémentaires, pour soulager les transports en commun et éviter que, par peur, les citoyens ne délaissent les trams et les bus en se réfugiant dans leur voiture.

Partout dans le monde, de telles initiatives pour instaurer des voies pour vélos, des piétonniers ou des espaces de jeu se multiplient. A Barcelone, Manchester, New York et Bogota, entre autres, de nombreuses artères sont désormais piétonnes. Si Dublin supprime des places de parking, Paris et Mexico installent, eux, des zones temporaires pour les bicyclettes. Milan, quant à lui, lance le plan Strade Aperte (rues ouvertes) : trottoirs plus larges, plus de place pour les cyclistes, réduction du trafic et limitation de la vitesse à 30 km/h.

La distanciation sociale n’est d’ailleurs qu’un argument parmi d’autres. Dans la cité catalane évoquée plus haut, la diminution du trafic a permis à la ville d’enregistrer les meilleurs résultats en vingt ans en matière de pollution atmosphérique, tandis que les nuisances sonores à Bruxelles, Rotterdam, La Haye et Utrecht ont diminué de moitié. Ce sont là des statistiques que beaucoup de métropoles, d’experts de la mobilité et de l’environnement et de groupes d’actions espèrent voir perdurer.  » Bien sûr, nous voulons relancer l’économie, expliquait récemment l’adjoint au maire de la capitale lombarde, Marco Granelli, à The Guardian, mais nous pensons qu’il nous faut partir d’une nouvelle base.  » Milan est l’un des 96 membres du réseau international C40 Cities, qui se bat pour l’environnement, et dirige le tout nouveau groupe de travail visant à assurer une sortie de crise verte et durable.

Le tourisme, lui aussi, doit se réinventer.  » Ces dernières semaines ont permis aux destinations comme Barcelone, Venise et Amsterdam de reprendre leur souffle, explique l’expert Bert Uyttenbroeck (Atlas Reizen). Pour moi, un retour à la normale sera impossible. Il y aura des restrictions pour éviter les foules de voyageurs et limiter les risques.  »

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