Patron d’un label musical à Hollywood, le self-made-man de 26 ans livre les secrets de sa réussite aux gens de sa génération… Roulez, jeunesse !

Une trajectoire hors du commun… et à la portée de tous. Depuis fin 2012, Steven Cohen – Etienne, pour le business – dirige à Los Angeles le label discographique américain What If Records, qui dispose d’un budget annuel d’un million de dollars dont le quart tombe dans sa poche…  » Le salaire de François Hollande « , sourit ce ket de 26 ans qui vient de laisser les clés de sa (dernière) décapotable aux voituriers du mythique hôtel Roosevelt, sur Hollywood Boulevard. Puis, il nous décrit avec une énergie ultracommunicative – et chaussé de baskets fuchsia à mille dollars -, les étapes de sa fulgurante ascension.

Né au cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud, et arrivé à 4 ans à Bruxelles avec ses parents, Steven souffre alors d’un gros problème de bégaiement. Et parce qu’on se moque de lui, il arrête de parler.  » A 6 ans, j’ai vu ma mère pleurer quand un logopède lui a annoncé que je ne pourrais jamais m’exprimer normalement. Je me suis senti responsable de sa peine et j’ai décidé de me dépasser, se souvient-il. A 12 ans, je dévorais des livres d’histoire et de géo. Pour me suivre, vu mes connaissances, les gens devaient prendre la peine de m’écouter. Pour la première fois, je prenais le temps de parler. J’ai réalisé que ce n’est pas si difficile d’être plus intelligent que les autres. A commencer par mes profs et mes thérapeutes. J’ai alors compris que je pouvais tout faire…  »

A 16 ans, il décroche une bourse et part étudier dans la prestigieuse Carey Baptist Grammar School de Victoria, en Australie, dont il sort trois ans plus tard avec un score de 87 %. Le retour en Belgique a un goût amer… En 2008, il entame des études de Droit à Louvain-la-Neuve et se rend compte qu’il lui faudra des années avant d’espérer décrocher un job.  » Je voyais que le système universitaire belge était catastrophique. Non seulement, il ne poussait pas les étudiants à la réussite mais les tirait vers le bas, dénonce l’homme d’affaires. Quant à ceux qui n’étaient plus scolarisés, ils n’avaient pour seules options que de travailler chez Zara, vivre aux crochets de leurs parents ou pointer au chômage.  » Refusant ces fatalités, l’étudiant crée, tout en poursuivant son cursus, sa propre société, Jeunes Entrepreneurs Pleins d’Idées (JEPI). Il y emploie des jeunes pour enseigner l’informatique à des personnes âgées, puis à des employés de l’OTAN et des députés européens. But de la manoeuvre : gagner de l’argent et aider les gens de sa génération.  » Je voulais leur montrer qu’il y a autre chose que le système en place. Pour eux, j’organisais des meetings avec des grands patrons et des personnalités politiques. JEPI avait du succès et recevait plus de 50 CV par mois. Ses activités ont été suspendues, il y a un an.  »

Début 2012, Etienne publie Dans la peau d’un jeune entrepreneur, un livre  » sans prétention  » où il relate comment il a pris son destin en main.  » « Je veux devenir ce que j’aurais dû être »: cette phrase du rappeur Booba ne m’a jamais lâché « , avoue le self-made-man. Et justement, la musique est sa nouvelle partition professionnelle. Après deux ans de Droit, il débute un Master en Business et Management et, dans la foulée, coiffe la casquette de mécène pour des rappeurs belges et français. Entre-temps, sa cote de popularité grimpe et il reçoit des propositions d’emploi du monde entier. Jusqu’à ce poste en or dans la Cité des anges, qu’il accepte  » à MES conditions « . Mais sa situation ne lui fait pas oublier son petit pays.  » Je reçois parfois quinze mails par semaine de jeunes compatriotes qui me demandent des conseils. Pour eux, je veux être un exemple de réussite à l’étranger, comme le sont, pour moi, Stromae, Selah Sue ou François Englert, le dernier prix Nobel de physique. Chaque jour, je me demande comment je peux les aider « , conclut-il avant de remonter dans sa voiture, un grand sourire aux lèvres…

Dans la peau d’un jeune entrepreneur, par Steven Cohen, Lulu Editions.

PAR JEAN-PHILIPPE DARQUENNE

 » Je suis devenu ce que j’aurais dû être.  »

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