Selon la direction des vents, le ciel de Genève est balayé par des nuages provenant d’Europe, de la Baltique ou même d’Afrique. A l’image de son ciel, la belle du Léman est le carrefour d’un monde cosmopolite, un lieu d’échanges et d’idées. Un dynamisme qui donne à l’ancienne cité des airs avantgardistes. Découverte d’une ville ouverte sur la nouveauté.

A la porte des Alpes, sous le joug du mont Blanc et au pied du Jura, la ville est ancrée sur le lac Léman à l’endroit où le Rhône émerge pour reprendre sa route vers la Méditerranée. D’un bleu azuré, teinté de vert, le lac Léman réfléchit une douce lumière et irradie les hautes façades de la cité. Tous les regards et les fenêtres sont tournés dans sa direction. Enchâssée dans un écrin montagneux, cette vue marine où se croisent au loin d’élégants voiliers a les allures d’un grand opéra. Gardienne d’un esprit libéral et accueillant, évoquant tout un monde de pensées, cette ville est devenue la cité des Nations. La Réforme en fit la  » Rome protestante  » et le refuge des protestants persécutés. Dès 1559, l’Académie et le Collège de Calvin ont eu une influence internationale. Le président américain Wilson, qui proposa Genève comme siège de la Société des Nations, était d’ailleurs calviniste. Après Jean-Jacques Rousseau, démocrate genevois, l’élite intellectuelle, artistique et littéraire s’y installe. Montesquieu, Voltaire, Chateaubriand, Balzac, Théophile Gautier, Liszt… Dostoïevski y rédige la plus grande partie de L’Idiot. En 1864, Henry Dunant, en élaborant la Convention de Genève, y établit le siège de la Croix-Rouge. Depuis, de nombreuses organisations internationales et gouvernementales dans des domaines divers ont élu domicile dans la cité. Une population de tous les horizons et de toutes les confessions lui confère son caractère affairé, ingénieux et cosmopolite. Entre les collines, Genève veille sur sa rade fermée par les jetées des Paquis et des Eaux-Vives, cette dernière portant le panache du jet d’eau. Les Genevois conversent et dégustent des glaces sur les quais fleuris bordés de hautes demeures patriciennes ou sur l’île Rousseau, à l’ombre du grand philosophe sculpté par Pierre Pradier. Dans l’ancienne cité, sur la rive gauche, la célèbre place du Bourg-de-Four est un lieu de rencontres historique. Rythmée par de sympathiques cafés et restaurants, elle s’ordonne autour d’une fontaine du xviiie siècle. Un parcours de petites rues en pente, places suspendues et escaliers inattendus vous entraîne d’hôtels particuliers en échoppes bien achalandées. Entre antiquités et objets d’aujourd’hui, chocolatiers et marchands de tapis, livres de bibliophiles, expositions de photographies contemporaines et showrooms design, le lèche-vitrines vous mène de l’esprit charme à la modernité. Une double allée de marronniers ombrage la romantique promenade de la Treille. Des parcs et jardins ornés de fontaines, de monuments, de statues, autour des palais, des musées et des universités, légués à la communauté par de généreux mécènes, façonnent la riche silhouette genevoise. Au parc des Bastions, à l’abri de grands arbres, les habitants de la cité s’aèrent sur des pelouses bien toilettées. Devant le fond bleu du lac, les rhododendrons du parc des Eaux-Vives, avec son élégant château transformé en hôtel-restaurant, sont aussi célèbres que la roseraie du parc Lagrange. Soirées d’art lyrique données dans les bâtiments des forces motrices ou classiques sonorités du Victoria Hall, porcelaines du musée de l’Ariana et expositions temporaires au musée d’Art et d’Histoire, Genève invite, à la façon d’une hôtesse, les nouveautés du monde. Pour un voyage hors du temps, un moto-scafo vous emmènera, un peu en dehors de Genève, à La Réserve. Cet hôtel de charme est un lieu d’exception conçu pour se ressourcer, superbe exemple d’un art de vivre mi-citadin mi-nature. A quelques minutes du centre-ville, maisons de maître et fermes cossues, villages et vignobles deux fois millénaires offrent le prétexte à de nombreuses balades. La découverte de la côte sauvage du lac se fait également au fil de l’eau. Une douceur de vivre et un havre de paix si bien décrits dans cette phrase de Jorge Luis Borges :  » De toutes les villes du monde, de toutes les patries intimes qu’un homme cherche à mériter au cours de ses voyages, Genève me semble la plus propice au bonheur.  »

Diane Cazelles

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