Prenez des blancs d’oeufs et du sucre, confiez-les à Donna Hay et elle concoctera une meringue à se damner. Rien d’étonnant si cette épicurienne a déjà vendu quatre millions de livres culinaires à travers le monde. Avant-goût de son dernier titre Les nouveaux classiques.

Débarquée de Sydney où elle vit et bosse près de l’océan, Donna Hay nous rejoint à Anvers vêtue d’une robe en soie cuivrée… et non bleu ciel, pourtant une de ses teintes fétiches. Star dans son pays, cette foodista est en réalité connue aux quatre coins de la planète. Outre la rédaction de livres et d’un magazine à son nom, elle dispense des cours et des conférences et est à la tête de sa propre émission – Fast, Fresh, Simple -, ainsi que d’une boutique en ligne. Elle signe également une collection de porcelaine ou encore des essuies de vaisselle… Sa vie privée ? Elle préfère ne pas l’évoquer. On sait néanmoins qu’elle est née en 1970, qu’elle a deux fils et est divorcée. Très tôt, elle a su que la cuisine ferait un jour partie de son existence. Sa grand-mère possédait un verger et un potager et elle l’aidait alors souvent à nettoyer les haricots. Sa mère, infirmière, n’était en revanche pas très intéressée par le sujet.  » Confectionner le repas du soir était plus une corvée qu’un plaisir « , raconte celle qui a étudié l’économie domestique puis a collaboré, en tant que styliste indépendante, à la version australienne de Marie-Claire.  » J’ai atterri dans le milieu glamour de la mode et du design. Et mes collègues me posaient sans cesse des questions culinaires. Dès le départ, j’ai eu envie de rendre les recettes « home made » plus attirantes pour mes amis et les personnes de mon âge qui ignorent comment tenir une cuillère en bois. J’ai commencé à prendre des photos de mes préparations. Toujours faciles et rapides. Je voulais que l’on comprenne au premier coup d’oeil comment le plat avait été réalisé.  »

L’amatrice de bonne chère ne tarde pas à gravir les échelons et devient rédactrice  » food « . Elle est par ailleurs chargée de remplir chaque mois une trentaine de pages du supplément Lifestyle, supervisé par la responsable  » mode « .  » C’était une dame excentrique, qui voyageait énormément et assistait à tous les défilés. Elle adorait la gastronomie mais ne pouvait s’empêcher de faire des parallèles avec son secteur.  » Un jour, alors que celle-ci revient de la présentation des collections Croisière, Donna lui parle d’un shooting qu’elle désire lancer sur le thème du chocolat. Sa supérieure lui rétorque :  » D’accord, mais uniquement avec du blanc, pour respecter les tendances de la saison.  » Cette teinte immaculée suivra finalement la jeune femme tout au long de sa carrière, comme en témoigne encore la couverture de ses Nouveaux classiques, parus en 2014 aux éditions Marabout (*) et dont sont tirées les trois recettes de cet article.

Mais avec le temps, Donna Hay se lasse de son job de free-lance –  » Une fois l’article livré, on n’a plus aucun contrôle sur celui-ci.  » Elle décide donc de faire une pause et se met à concevoir ses propres maquettes dans son studio.  » Comme je louais l’endroit à d’autres, mes montages ont été vus et le bouche-à-oreille a fonctionné, se souvient-elle. Très vite, j’ai reçu deux propositions de personnes ayant envie de se lancer dans l’aventure.  » En douze semaines, le premier numéro de Donna Hay sort, propulsant notre interlocutrice au rang de directrice… Le début de la gloire.

On reproche parfois à l’Australienne d’être plutôt styliste culinaire que chef.  » C’est vrai, répond-elle. Pour moi, cuisiner est avant tout une sorte de méditation.  » Loin des plans de travail bourrés de gadgets, le sien compte peu de matériel : un mixeur, un robot KitchenAid, une spatule, une minirâpe  » pour les zestes d’agrumes  » ou encore un set de couteaux. Ses ingrédients de prédilection ?  » Je serais paniquée s’il n’y avait pas de citron à la maison, avoue-t-elle. J’utilise aussi régulièrement du basilic, de la menthe, du raifort et des confitures. Mes idées naissent à la simple vue des étals du marché.  » Mais sa principale source d’inspiration ne se trouve toutefois par derrière les fourneaux.  » Les créateurs d’autres domaines que le mien me stimulent davantage, confirme cette accro du shopping. Si je ne devais en citer qu’un seul, je dirais Coco Chanel. Elle parvenait à sublimer les choses les plus simples. La mode m’inspire vraiment « , conclut celle dont l’ascension débuta avec une collection Croisière.

(*) Les nouveaux classiques, par Donna Hay, Marabout, 426 pages.

PAR AGNES GOYVAERTS

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