D ÉFINITION ORIGINELLE.

Tabi, n.f., du japonais

, chaussette traditionnelle japonaise au gros orteil séparé des autres, portée indifféremment par les hommes et les femmes dans des zori, geta et autres tongs. De là vient le mot Jika-tabi,  » tabi qui touche le sol « , du japonais

, chaussure Homme, portée par les ouvriers, les fermiers, les jardiniers et les tireurs de rickshaw au Japon.

R ÉINTERPRÉTATION.

Dès son premier défilé et sa première collection datée du printemps-été 1989, Martin Margiela chausse ses mannequins de Jika-tabi, immédiatement rebaptisées Tabi. On n’avait jamais vu ça, une forme féerique et animale, réminiscence L’Après-midi d’un faune. Longtemps, elle sera la seule paire de chaussures dessinée par la maison, puis en 1998, elle intégrera la ligne 22,  » shoes for women « .

D ÉCLINAISON.

La Tabi, combien de versions ? Personne ne connaît la réponse – une icône, cela ne se dénombre pas, n’est-ce pas ? Toujours est-il qu’elle existe recouverte de ciment, de graffitis, de confettis, de paillettes, en glace, plastique, aluminium rosé, format boots, ballerine, escarpin, cuissarde, à talons ronds de 8 centimètres, à plat. Et aussi en format sculpture et même en cire blanche et mèche noire, ça, c’est pour le côté déco.

I NSTALLATION.

Voire exposition, dans la première boutique MMM en Europe, laquelle se trouve à Bruxelles (*). Nicola Vercraye, le propriétaire et un peu maître du temple, collectionne tout de MMM – les invitations, les vêtements, les objets -, il a vu tous les défilés (sauf un, il ne se le pardonnera jamais), a joué les habilleurs sur le tout premier en octobre 1988, alors qu’il était encore étudiant à l’Académie d’Anvers, section mode, la coïncidence. Depuis, il n’est jamais tombé en désamour pour Martin et sa maison. Il dit  » nous « , parce que c’est ainsi chez MMM, le collectif en guise de garde-fou. Il voulait  » montrer quelque chose qui soit vraiment du Martin, qui a toujours existé et qui n’a jamais changé de forme « . Jusqu’au 24 novembre, il installe donc dans sa boutique les Tabi, de l’origine à nos jours. Sur des socles blancs, évidemment, dans un univers désormais codifié qui force l’admiration. Sonnez pour entrer.

(*) Maison Martin Margiela, Tabi shoe-maker, jusqu’au 24 novembre, au 11, rue de Flandre, à 1000 Bruxelles. mmmbxl@skynet.be

A.-F. M.

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