Que ce soit pour sa propre marque, pour Louis Vuitton dont il est directeur artistique, pour sa ligne bis Marc by Marc Jacobs, pour sa gamme beauté lancée en début d’année ou même pour un packaging de Coca-Cola Light au printemps dernier, le créateur new-yorkais célèbre le raffinement et cultive la particularité…

Que vous ont apporté vos parents et dont vous êtes fier ?

Ils m’ont appris à travailler dur et à rester fidèle à ce que je suis. A chaque rentrée scolaire, on allait en famille m’acheter de nouvelles tenues. J’attendais ces séances de shopping avec la plus grande impatience. Les autres garçons s’intéressaient à leurs jeux, puis à leurs disques. Moi, c’était à mes chemises.

Aimeriez-vous, vous aussi, transmettre votre savoir ?

Je me verrais bien donner des cours ou des conférences (NDLR : il l’a déjà fait à la Parsons the New School for Design de New York, où il a étudié). Ce qui m’intéresserait, ce serait de témoigner de mes expériences et de partager les leçons que j’en ai tirées.

Si vous étiez quelqu’un d’autre, ce serait…

Moi-même ou alors Andy Warhol. Son approche raconte quelque chose de très moderne. Pendant longtemps, la mode était synonyme d’inatteignable. Aujourd’hui, c’est un désir à la portée de tous. C’est pour cela que j’ai imaginé des produits bon marché mais avec une exigence identique via Marc by Marc Jacobs.

On vous a déjà pris pour quelqu’un d’autre ?

Oui, une fois, à New York, un chauffeur de taxi s’est exclamé :  » Oh mon Dieu ! Al Pacino !  » Je ne savais pas trop comment réagir, mais ça m’a fait sourire.

Qu’est-ce qui vous fait fuir chez un homme ou une femme ?

Les gens qui essaient d’exercer un contrôle sur moi.

Une chanson d’amour est-elle forcément triste ?

La tristesse n’est pas toujours un sentiment nocif, il arrive qu’elle se transforme en quelque chose de positif. On apprend beaucoup de ses chagrins, de sa mélancolie…

Peut-on retomber amoureux d’un ex ?

On peut retrouver une personne des années après une histoire d’amour, redécouvrir un trait de son caractère inconnu et retomber amoureux. En revanche, avec mes muses, comme Sofia Coppola ou Kate Moss, l’amour est continu. Elles auront toujours une grande influence sur moi, sur ma créativité. Je ne marche qu’au coup de coeur. Je n’ai qu’une règle : mon instinct.

C’est l’instinct qui vous pousse où l’on ne vous attend pas toujours, comme pour la collaboration avec Coca-Cola ?

Il y a quelques années, je prenais peu soin de moi. J’ai changé, j’ai fait un régime, arrêté le sucre et je suis passé au Coca-Cola Light ! C’est pourquoi cela m’a intéressé de redessiner cette bouteille. Mais quelles que soient mes lignes, mes produits et les années traversées, mon identité est restée, au fond, la même.

PAR ALICE PFEIFFER

 » Avec mes muses, comme Sofia Coppola ou Kate Moss, l’amour est continu. «