Barbara Witkowska Journaliste

Depuis dix ans, John Galliano tient les rênes de la création chez Dior. Pour fêter cet anniversaire, la maison lance  » La Collection particulière « , un trio de fragrances inédites lovées dans des flacons d’exception. Composées par le parfumeur-créateur François Demachy (lire aussi notre édition du 30 novembre dernier), elles rendent aussi hommage à la passion de Christian Dior pour les jardins et interprètent la personnalité de ses trois mannequins fétiches.

La rose. La reine des fleurs incarne France, une grande blonde de 1,75 m, le plus grand mannequin que Christian Dior ait jamais eu. Il aimait lui faire porter des  » Trafalgar « , de très grandes robes d’apparat, souvent rouges. France était sa meilleure ambassadrice à New York, en Australie ou au Brésil où son allure altière reflétait au mieux l’esprit de sa maison. La fragrance est une quintessence de la rose, teintée d’un zeste d’orange, d’accents pimentés, de notes musquées et ambrées.

L ‘iris et la violette. Ce duo de fleurs bleues, secrètes et insaisissables, correspond bien au caractère mutin, parfois provocateur, de Lucky, une brune piquante aux traits racés, entrée chez Dior  » par hasard  » en 1950. Le couturier appréciait son sens théâtral et son goût du spectacle.  » D’une robe, elle peut faire à son gré une comédie ou un drame « , aimait-il à répéter. La fragrance dédiée à cette femme caméléon s’articule autour d’un c£ur poudré iris et violette et s’apaise en souplesse sur un fond musqué.

La tubéreuse. La fleur la plus flamboyante de la parfumerie est dédiée à Victoire, une beauté atypique avec sa petite taille de 1,63 m, ses mèches sauvages couleur corbeau et, surtout, une poitrine extravagante.  » Elle m’apportait un petit air de Saint-Germain-des-Prés qui me plaisait « , notait Christian Dior. En souvenir de cette  » beauté féminine en diable « , la fragrance richement construite sur un c£ur de tubéreuse s’enhardit de jasmin sambac et de patchouli, laissant un sillage onctueux de vanille et de baumes.

L es flacons. Ils ont pour modèle la célèbre amphore (en cristal Baccarat) qui servait d’écrin à Miss Dior, lancé en 1947. Symbole du new-look, ses formes voluptueuses signaient le retour du glamour après les années de guerre et évoquaient la féminité des robes du couturier. Revisitées dans un esprit plus moderne et épuré, les trois amphores se teintent de rouge, de bleu et d’or et se parent d’une poire spectaculaire coiffée d’un pompon frangé.

Carnet d’adresses en page 164.

Barbara Witkowska

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