« Saison 5 », le nouvel album d’IAM pose un regard réel et lumineux sur la société, celle qui récupère volontiers la street-fashion. Rencontre avec deux des protagonistes du collectif de Marseille, Shurik’n et Kephren, Geoffroy Mussard et François Mendy dans le civil. D’où un ping-pong verbal forcément ensoleillé.
Pour vous, c’est quoi le bonheur ?
Shurik’n : Le sourire de mon enfant de 6 ans. S’il sourit, c’est que tout va bien et qu’il a tout ce dont il a besoin, cela veut dire que je fais bien mon job.
Que détestez-vous absolument ?
( En ch£ur.) : La connerie humaine !
Qu’aimez-vous inconditionnellement ?
( En ch£ur.) : La vie !
Rêve d’adulte ?
S : Continuer à faire ce que je veux jusqu’à ma mort, le luxe de la vie, c’est le choix !
La mode, c’est…
S : Ce que je veux ! Si demain, j’ai envie de me mettre une écharpe rouge, c’est ma mode.
La dernière fois où vous avez pleuré ?
S : Pendant les mixs, j’ai perdu un pote, un jeune de 23 ans, rupture d’anévrisme chez lui, un matin, tout seul…
De quoi avec-vous peur ?
S : Du rien, du vide, de la non-activité, de la non-pensée. Dans IAM, comme on a la bougeotte, la moindre seconde de non-activité peut passer comme le désert de Gobi !
Votre remède contre la déprime ?
S : Les amis et le chambrage. Hier, on a chambré certaines personnes du groupe qui massacrent un peu le dictionnaire à la hache ( rires). On est des moqueurs !
Le sujet qui fâche ?
( En ch£ur.) Le racisme !
S : Hier, alors qu’on allait traverser, on a croisé trois femmes d’un certain âge qui ont agrippé leurs sacs à main lorsqu’elles nous ont vus ! Je me suis senti obligé de leur dire, avec la plus grande des politesses, que ce n’était pas dans mon style de m’en prendre aux vieilles !
La Belgique, c’est ?
S : Un beau pays.
Votre type de femme, Hanna Arendt, Sharon Stone ou Hillary Clinton ?
K : Le physique de Sharon Stone avec le charisme d’Hillary.
Et en France, qui vous ferait craquer ?
Ségolène ?
S : Pas ma tasse de thé, politiquement non plus même si entre elle et Nicolas, il n’y a pas photo. Je n’aime pas quand c’est trop révérencieux… On a fait un morceau entier qui traite de cela. Mon problème commence quand on nous parle de ministère de l’Intégration, ça pue carrément. Ce genre de discours qu’on a déjà entendu sous différentes formes en France, me saoule.
Vous ne pourriez pas vivre sans…
K : Amour
S : Seul, tu te fais chier.
La pire des trahisons ?
S : Celles du c£ur, ce sont les plaies les plus dures à cicatriser !
Mais IAM, c’est aussi une histoire de c£ur, non ?
S : Complètement. Dès le départ, on a toujours beaucoup plus fonctionné à l’instinct, à l’impulsion, que d’une quelconque autre façon. Après, viennent les neurones.
CD » Saison 5 « , chez Universal, en concert le 18 décembre à Forest-National, www.forestnational.be
Propos recueillis par Philippe Cornet
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