Avec ses romans, la jeune écrivain s’immisce dans les abysses et les tourments de la famille. Ici, une fille mère tente, tant bien que mal, d’éduquer son enfant chéri. Mais son amour maternel n’est-il pas destructeur plutôt que valorisant ?

L’écriture aide-t-elle à lutter contre la solitude ?

Quand j’écris, je crée des personnages, alors je m’occupe d’un héros, de sa famille et de son univers entier. Imaginer leur histoire et les protéger représente la mission que je dois mener à bien. On me décrit d’ailleurs comme  » une auteure maternante « .

D’où vient cette passion d’écrire ?

Ce n’est pas une passion, c’est organique ! À 6 ans, j’inventais des nouvelles sombres et violentes en me mettant dans la peau d’un homme. Le but : donner des coups de poings au lecteur, mais je préfère désormais l’entourer, pour qu’on ressorte tous vivants.

Si vous étiez un homme ?

Je serais un patchwork de la voix et de la sensibilité de Pavarotti, du charme et de la désinvolture d’Alec Baldwin, et peut-être du talent d’Hemingway (rires).

Quels sont vos rituels d’écriture ?

J’écris sur des cahiers à spirale rayés, dans des tons roses ou turquoise pour décrire du sombre. Il me faut aussi de la musique et le bruit des cafés.

Que vouliez-vous devenir petite ?

 » Maman-docteur « . De l’enfance, il me reste l’enthousiasme de l’avenir, la crainte de ce monde et l’incompréhension. Le passé me compose, mais je préfère demain à hier.

Qu’est-ce qui vous fait  » espérer à demain  » ?

Devenir maman. Actuellement, je donne naissance à des personnages, or cela ne me suffit pas.

Pourquoi cette héroïne fille mère ?

Alors que sa grossesse constitue un dérapage aux yeux de tous, Lily sent qu’elle est vivante et que ça vaut le coup. Tout ce qui n’a pas été réglé chez la mère rejaillit sur l’enfant, comme si la douleur passait dans le sang. Ici, l’amour maternel fait suffoquer la petite. C’est comme un boa qui enveloppe tranquillement sa proie pour l’étouffer, or Lily fait du mieux qu’elle peut.

Pour aimer, il faut…

Pardonner ce qui n’est pas parfait, accepter d’être déçu et apprendre à s’aimer. On naît sans choisir qui l’on est.

Que signifie votre prénom ?

L’âme en espagnol, jeune femme élégante en hébreu et petite pomme d’amour en suédois (rires).

En quoi avez-vous foi ?

En la vie, même si elle peut nous paraître folle, incroyable, surprenante ou dramatique. Il y a plein de chances possibles, il suffit de les saisir pour rebondir.

C’est pour ton bien, par Alma Brami, Mercure de France, 196 pages.

KERENN ELKAÏM

PARDONNER CE QUI N’EST PAS PARFAIT, ACCEPTER D’ÊTRE DÉÇU ET APPRENDRE À S’AIMER.

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