[à publier] On a testé : une analyse ADN récréative

© FLORENCE MENDEZ
Florence Mendez

Cette semaine, j’ai mis au banc d’essai quelque chose qui me tentait depuis longtemps : un test ADN récréatif. Bon, d’accord, dit comme ça, ça a l’air cher, douloureux et illégal, mais je vous assure que ça ne l’est absolument pas.

C’est d’une simplicité confondante : vous commandez un kit sur un site spécialisé et vous le recevez par la poste. Vous effectuez vous-même le prélèvement, en raclant l’intérieur de vos joues à l’aide de deux écouvillons prévus à cet effet. Ceux-ci doivent ensuite être cassés, afin de ne garder dans le tube que la partie ouatée baignant dans une solution spéciale. Vous renvoyez le tout au laboratoire, situé aux Etats-Unis dans mon cas. Quatre à six semaines plus tard, vous avez les résultats. Vous pouvez par exemple savoir si l’arrière-arrière-grand-tante du frère de votre papy a fricoté avec Knut  » Le Pic à Glace  » Myklebust, Don Juan du Nord, vous conférant peut-être l’un ou l’autre pourcent de sang scandinave. Mais ce n’est pas tout ! Il est également possible, grâce à ce test, de retrouver de lointains cousins ou de voir apparaître dans votre arbre généalogique un ancêtre un peu classe. Pour ma part, c’est la partie  » origines  » qui m’attirait le plus. Mes aïeux m’intéressaient moins, je suis à peu près sûre que je descends d’une longue lignée de clodos. Preuve en est le prélèvement que je suis arrivée à… foirer, oui mèdême. Le premier s’est passé sans trop de problème, je suis parvenue à casser le bâtonnet à la bonne hauteur. En refermant le petit tube (photo), j’ai même eu l’impression d’être une scientifique. Ça n’a évidemment pas duré longtemps. Ayant brisé le deuxième bâtonnet au mauvais endroit, je n’ai pas réussi à remettre le capuchon sur le flacon. J’ai tenté de découper le minuscule bout en trop à l’aide de ciseaux, ce fut bien sûr une catastrophe. Tout a valsé, le bâtonnet est tombé sur la table, où deux minutes plus tôt trônait le chat, qui revenait justement du jardin, où se promènent régulièrement un poney, deux chèvres et trois poules. J’ai tout de même décidé d’expédier mes échantillons (frais de poste à ma charge), en espérant que celui prélevé correctement suffira. Sinon ils risquent d’être stupéfaits, les mecs, je les imagine dans leur laboratoire texan, convaincus d’avoir pour client le Chupacabra. Mais rassurez-vous tout de même ; si contrairement à moi vous êtes un humain tout ce qu’il y a de plus sapiens sapiens, ça devrait bien se passer. Comptez entre 50 et 70 euros, côté tarif. Ce n’est donc forcément pas un séquençage complet de votre génome, qui coûterait nettement plus cher. Je trouve l’idée plutôt sympa… même si elle le sera beaucoup moins quand les compagnies d’assurance utiliseront l’ADN de leurs clients pour déterminer s’ils sont à risque ou non… Un dernier avertissement : cette analyse n’est pas toujours au goût de la communauté scientifique, notamment parce qu’elle peut causer de grosses surprises, par exemple au sujet des liens de sang, qui ne sont pas toujours ceux qu’on pense. Dès lors, prudence, un homme averti…

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