Sur l’île de Ré, une famille nombreuse passe de délicieux étés dans sa charmante maison de vacances. Les enfants sont au paradis. Et les parents vivent à fond leur passion pour l’art de vivre rhétais.

Pendant toutes les vacances, cette charmante demeure ensoleillée résonne du rire des enfants. Ils ont leur  » poulailler  » : l’étroite chambre où ils  » s’éclatent « , comme ils disent, dans des lits en sapin brut, réalisés sur mesure. Ils ont des escaliers où galoper, des coins et des recoins pour jouer à cache-cache. Ils ont une délicieuse cour de récréation, et, pour s’ébattre des journées entières, ils ont l’immensité de la campagne et les plages de l’île de Ré.

Passionnée de décoration et de brocante, bricoleuse, couturière, brodeuse, tricoteuse, ou encore tapissière, Isabelle, leur maman, a réuni tous ses talents pour rendre vie à la maison de saunier qu’avec Richard, son mari, elle a dénichée au c£ur d’Ars. L’extraordinaire lumière de l’île, la sensualité des matériaux de la construction, ses très pures proportions, tout autorisait des rêves de douceur et de charme.

Candidats acheteurs, Isabelle et Richard ont d’abord été séduits par la position de leur future demeure de vacances, non loin de l’église, et par sa façade, typiquement rhétaise. À l’arrière, la maison cachait une petite cour et un chai : en plus de ses agréables volumes, ces espaces allaient achever de les convaincre. Devenus propriétaires, ils se sont empressés de ne rien modifier… se bornant à raviver le vert céladon des volets, et à regarder grandir les hortensias roses plantés dans d’anciennes auges à cochon.

C’est assez simplement que les pièces ont été distribuées entre les deux niveaux de la construction : au rez-de-chaussée, dans un unique volume équilibré par deux vastes cheminées, ont pris place le séjour, la cuisine et la salle à manger. Donnant sur la cour, le chai, lui, a été traité à la manière d’un préau et dûment pourvu d’une cheminée-barbecue afin de permettre à la famille nombreuse de se réunir confortablement pour de joyeuses agapes. Les chambres, ici ou là mansardées, ont été installées au premier étage, celle des parents ayant l’insigne privilège d’être logée dans une portion indépendante du bâtiment.

Pour l’aménagement et la décoration de leur jolie maison, Isabelle et Richard, sans sombrer dans le pastiche, ont voulu recréer l’atmosphère authentique d’une demeure traditionnelle de l’île de Ré. Les matériaux, comme cela fut le cas pendant des siècles, sont ceux que la région a procurés : les murs sont enduits à la chaux, les plafonds ne dissimulent pas les rassurantes poutres brutes qui les supportent, et les sols s’accordent avec ces matières rustiques. Au rez-de-chaussée, les carrelages ont été privilégiés : de grandes dalles blanches et, dans les pièces d’eau, des faïences bleu marine. Dans les chambres, il y a toujours les parquets d’origine avec leurs larges lames de chêne. Les murs des salles de bains, comme les plafonds sous les toits, sont lambrissés. Mates ou laquées, les couleurs sont à l’unisson des teintes de la campagne et du village environnants. Dans un mélange d’élégance et de sérénité, elles se partagent entre le gris pâle, le vert-de-gris, le vert céladon et le blanc. Sans parler des harmonies océanes, des camaïeux de bleu soutenu des faïences ou des tissus de la cuisine.

Les meubles qui remplissent ces beaux espaces se rangent dans plusieurs catégories. Il y a ceux qui rendent de discrets hommages aux activités de l’île : un casier à sardines, par exemple, utilisé en rangement, qui a conservé les références du bateau auquel il était attaché, un égouttoir à fromage transformé en table basse, des grappes, peintes ou brodées, qui saluent l’£uvre des vignerons. Il y a beaucoup d’emprunts à l’univers de l’océan : des lampes en bois flotté, des abat-jour en coquillages, des bouées ou des maquettes de bateau, mille objets droit venus des ports voisins. Il y a enfin, à l’image d’un vaste comptoir de drapier qui sépare cuisine et coin salon, un solide mobilier campagnard : table de ferme, commodes, lit Louis XVI, et beaucoup de petits meubles, souvent amusants, chinés au hasard de brocantes.

Dans sa maison de l’île de Ré, Isabelle a donné libre cours à son goût pour les vieux tissus (boutis, dentelles, draps anciens…) et à son amour de la broderie. Cela lui a permis, de coussin en édredon, de voilages en torchons déguisés en rideaux de placards, de serviettes de bain en panneaux de paravent, d’ajouter un peu partout de très subtiles touches de couleur et de douceur. Il ne lui reste plus, pour parfaire son décor, qu’à choisir les tons des bouquets qu’elle a plaisir à y disposer.

Robert Colonna d’Istria – Photos : Jean-François Jaussaud – Luxproductions

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