Face à l’océan Pacifique, avec pour sentinelles les Rocheuses, la ville moderne et multiculturelle de Vancouver s’apprête à accueillir en 2010 les Jeux olympiques. De quoi réveiller la belle canadienne endormie à l’incroyable douceur de vivre…

La Colombie-Britannique, l’une des trois plus grandes provinces du Canada, possède près de 700 kilomètres de littoral dessinant une formidable dentelle de terre et d’îlots s’étirant de la frontière américaine au territoire quasi désertique du Yukon. Des quatre millions d’habitants de la province, deux millions se concentrent à Vancouver, cette superbe métropole qui s’étend de part et d’autre du détroit de Géorgie.

L’histoire de la ville et de cette rude province se façonne tout d’abord à la force des poignets des Amérindiens, explorateurs, trappeurs ou chercheurs d’or attirés ici par une richesse qui semblait alors intarissable : la forêt, les fourrures, l’or et bien d’autres minerais précieux. Devenue britannique en 1849, la Colombie-Britannique rejoindra la Confédération canadienne en 1871. Pour saisir un petit instant historique, nous vous conseillons de vous promener dans le quartier de Gastown. Au coin de Carral et Water Street, une amusante statue de bronze d’un homme debout sur un baril de whisky rend hommage à  » Gassy Jack  » Deighton (Jack le Bavard), un tenancier de saloon qui ouvrit ses portes en 1867 aux nombreux ouvriers des scieries des alentours. Ravagé vingt ans plus tard par un terrible incendie, le bourg d’origine qui s’était développé tout autour fit place à un quartier aux belles bâtisses victoriennes en pierres et en briques. Ce sont ces maisons, rénovées dans les années 1970 par la municipalité, qui constituent le c£ur historique de la ville. Ses rues aux vieux pavés, ses lampadaires à gaz et sa drôle d’ horloge à vapeur qui siffle et disparaît sous les volutes toutes les 15 minutes comme un vieux bateau à aubes garantissant une ambiance folk et détendue… Le week-end, place à la musique life du bar Limplighter ou à un dîner sur le pouce dans le mythique restaurant Brothers où les serveurs déguisés en moines ne respectent pas vraiment leur v£u de garder le silence….

Au bout de Gastown, s’avançant dans la mer, la Canada Place attire la grande foule. Construite pour l’exposition universelle de 1986, l’immense structure dynamique signée par l’architecte canadien d’origine allemande Eberhard Heinrich Zeidler agit comme un véritable aimant auprès des photographes de tous bords. Un peu partout, sur les terrasses de ce navire immobile aux cinq immenses voiles crème, les touristes immortalisent la majesté du port baigné par les eaux du Burrard Inlet. Dans notre dos, sur Granville Square, le SkyTrain (métro léger aérien automatisé) s’élance. A Granville Street, belle artère commerçante et animée, se côtoient, boutiques, bars et théâtres. Parmi ceux-ci, certains sont reconvertis en salles de concert ou de cinéma comme le célèbre Vogue où se produisent depuis septante-cinq ans des grands noms du jazz ou du rock tels Dizzie Gillespie, Tina Turner, Ben Harper ou Tom Waits… Les noctambules sauront apprécier le quartier voisin de Yaletown, à l’ambiance cosmopolite et feutrée.

Les amoureux de beaux espaces verts apprécieront, quant à eux, l’extrémité de la péninsule de Vancouver couverte par les 405 hectares d’espaces verts et de forêts du Stanley Park, l’un des plus grands au monde. Ici, on s’amusera à nourrir les écureuils parmi les cèdres et les pins Douglas. Là, une route panoramique longeant l’océan nous mène à Brockton Point, où, depuis les années 1920, sont plantés de nombreux totems des Premières Nations de la côte, puis au Vancouver Aquarium, le plus grand du pays.

Au fil des jours, on prend la mesure de la cité ; explorant de nouveaux quartiers et appréciant son extraordinaire atmosphère multiculturelle. Ainsi son Chinatown est l’un des plus vastes du continent nord-américain tandis que Kitsilano, un ancien village hippie offre restaurants végétariens, cafés bio et magasins de fringues vintage. Little India et son marché Punjabi sont également à découvrir ainsi que le Davie Village dans le West-End avec ses bannières arc-en-ciel, ses boutiques gay et ses bars et restaurants en pagaille ouverts 24 h/24. Mais l’une des plus belles découvertes reste sans conteste le musée d’Anthropologie – le MOA – (University of British Columbia) et sa sublime collection d’art indigène. Sur le chemin du retour, il ne faut pas manquer d’arpenter le marché de Granville Island, y déguster un  » Fish & Chips  » tout en regardant les mouettes survoler les eaux de False Creek. C’est un lieu magique truffé de boutiques amusantes et d’ateliers d’artistes installés dans d’anciennes usines réhabilitées.

Sur cette côte, le climat maritime est des plus imprévisibles. Bénéficiant d’un ciel d’azur au départ de Vancouver, c’est finalement un manteau brumeux qui accompagne notre traversée en ferry depuis le détroit vers Victoria, la capitale de la Colombie-Britannique.

Victoria, une capitale sous la brume

Toutefois, le temps incertain ne parvient pas à ternir la vision poétique de cette petite ville haute en couleur. La brume y apporte même une touche de mystère. En quelques heures, on s’y promène en découvrant des lieux remarquables comme le Parlement, l’Empress Hotel, le Market Square ou encore le Musée maritime. Sur Government Street, on sacrifiera au sacro-saint Tea Time, agrémenté de chocolats du superbe Roger’s Chocolate. Poursuivons ensuite notre balade sur le front de mer jusqu’à Fisherman’s Wharf et son village flottant… Pour les amoureux de faune marine, des bateaux pneumatiques de la compagnie  » Prince of Whales  » vous embarquent pour observer les baleines, orques, dauphins et phoques. Une expérience inoubliable à compléter par une excursion au nord et à l’ouest de la côte de Vancouver Island où des paysages sauvages et minutieusement préservés achèveront de vous séduire.

Texte & photos : S. Dauwe & JJ. Serol / Pepite Photoraphy

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