En stick, en crayon ou en crème, les correcteurs de couleurs promettent à toutes un teint parfait. A condition de savoir se faire oublier. Et pour ça, la maîtrise de la gamme chromatique et de l’art du blending s’impose. Mode d’emploi.

Dans la vraie vie, les femmes se sont longtemps contentées d’user de l’anticerne pour masquer tant bien que mal les petites misères de leur peau. Mais ça, c’était avant Instagram et les autres réseaux sociaux sur lesquels leurs aventures s’exposent désormais en HD, imposant le recours à des subterfuges plus puissants pour occulter les nuits trop courtes, le stress, l’excès de chocolat de la veille ou l’état de jetlag social permanent d’un quotidien de haute voltige. Plébiscités par de plus en plus de tutoriels à la manière des leçons de contouring désormais passées de mode – même Kim Kardashian ne veut plus en entendre parler -, les produits correcteurs de couleurs sont en train de devenir les nouveaux chouchous des fans de make-up.

Qu’ils se présentent sous forme de sticks – comme les quatre Fix It Colour, tout droit sortis des backstages Dior -, de crèmes – façon Touche Eclat Neutralizer d’Yves Saint Laurent – ou de crayons aussi faciles à manier que des pastels d’enfants chez Smashbox Cosmetics, les règles de bonne conduite sont toujours les mêmes : en mettre juste ce qu’il faut, là où il faut, jongler comme il se doit avec la gamme chromatique et ne pas avoir peur de jouer du pinceau pour fondre ensuite le tout dans l’indispensable fond de teint.  » Aujourd’hui avec l’émergence des selfies, les femmes perçoivent de plus en plus leur reflet, leur beauté, à travers un écran, note Peter Philips, directeur de la création et de l’image du maquillage de la maison Dior. Grâce à ces outils, chacune d’elles peut devenir son propre make-up artist professionnel. La volonté de corriger par la couleur ne date pas d’hier mais les formules ont incroyablement évolué, à l’image des attentes des consommatrices. Nos sticks contiennent des agents  » soft focus  » capables de flouter l’aspect de la peau comme un blur, afin d’estomper les imperfections, alors que la formule colorée corrige, elle, les défauts de carnation du teint mais aussi des yeux et des lèvres.  »

Selon leur composition, de fluide à très compacte, ces filtres magiques s’appliquent soit sur tout le visage, soit de manière plus localisée, sur un éventuel primer. Quant à savoir si le fond de teint vient avant ou après, les avis divergent en la matière. Ce qui ne varie pas, en revanche, c’est la nécessité de se conformer à un principe simple de colorimétrie : lorsque deux teintes opposées du cercle chromatique sont placées l’une sur l’autre, elles s’annulent. Il ne reste donc qu’à déterminer le ton du problème pour en déduire celui de son cache-misère.  » La correction par la couleur est une véritable astuce de pro qui a tout particulièrement été utilisée dans le milieu du théâtre depuis l’avènement du maquillage, rappelle Lloyd Simmonds, directeur artistique maquillage YSL Beauté. Elle permet de créer un effet tridimensionnel sur la peau en camouflant certaines choses, tout en en sublimant d’autres.  » Question de juste mesure, bien entendu.

PAR ISABELLE WILLOT

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