Au détour d’un couloir, brève papote avec Trui, rédactrice en chef de Knack Weekend. Le sujet : nos occupations pendant les quelques jours de congés volés à novembre. Le constat commun : pas d’escapade dans l’une de ces villes qui bougent, genre New York, Barcelone ou Tel-Aviv. Pas non plus de shopping frénétique en quête de l’une ou l’autre de ces jolies choses qui nous font de l’£il à longueur de pages. Ces heures loin de la rédaction, nous les avons tout simplement passées àà ranger. Plus précisément, à nettoyer par le vide une garde-robe au bord de l’asphyxie pour Trui, à vider des placards de cuisine faisant redouter l’accident domestique dès qu’on les ouvre, pour moi. Bof, pas très hype, tout ça ? Que du contraire ! LA tendance des tendances, c’est le minimalisme. C’est vrai, l’idée n’est pas neuve. Elle infusait déjà la mode noire de noire et les intérieurs dépouillés comme des cachots des années 90. Trente ans plus tôt, c’est les hippies qui imaginaient qu’un monde sans possessions, c’était facile si on essayait. Et en remontant encore dans le temps sans craindre les raccourcis audacieux, les disciples de Gandhi ou de Bouddha disaient déjà  » less is more « . Reste que  » la génération zéro « , ceux qui en 2010 sont persuadés qu’avoir moins, c’est être mieux  » sont des milliers et ne sont pas tous des beatniks ou des bouddhistes « , comme l’analyse Ben Machell dans The Times. De fait.

Si on devait la catégoriser, Sheena Matheiken (www.theuniformprojectblog.com) ferait même plutôt partie des modeuses. Mais d’un nouveau genre, puisqu’en 2009 elle a porté la même petite robe noire – customisée, quand même – pendant 365 jours pour, entre autres, faire réfléchir à la surconsommation. Francine Jay, elle, s’est également fait connaître via le Net, où elle blogue sous le pseudo de Miss Minimalist. Elle pousse désormais la démarche nettement plus loin avec The Joy of less : a Minimalist Living Guide, devenu en quelques mois la bible de cette  » generation zero « . Heureusement, même ses fans les plus engagés, ceux qui se mettent au défi de vivre avec 100 objets, pas un de plus, s’accordent à dire que 2 chaussures = 1 paire. Parce que je sais qu’au prochain jour férié, c’est mon dressing qui va passer l’épreuve du rangement. Beaucoup plus douloureux que les armoires à vaisselleà

Rédactrice en chef

Delphine Kindermans

Les disciples de Gandhi ou de Bouddha disaient déjà  » less is more « .

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