A Paris, on défile au compte-gouttes

Public masqué au défilé Chanel, en octobre 2020, à Paris

Les défilés reviennent au compte-gouttes à la semaine du prêt-à-porter homme à Paris démarrant mardi, après la crise du Covid qui a accéléré la révolution numérique.

Dior vendredi, Hermès samedi et quatre autres maisons ont opté pour des défilés « physiques » sur 72 inscrites sur le calendrier officiel.

À la Fashion week de Milan qui s’achève ce mardi, seuls Armani, Etro et Dolce & Gabbana ont convié le public sur 47 griffes inscrites.

Toutes les présentations de jeunes marques mardi à Paris seront numériques. Nombre de ténors restent encore dans le virtuel comme Louis Vuitton, Dries Van Noten, Yohji Yamamoto, Issey Miyake, Loewe ou Tom Browne.

« La crise sanitaire a tout accéléré. En terme de digitalisation, il s’est passé en un an ce qui s’est passé en dix ans », affirme à l’AFP Pascal Morand, président exécutif de la Fédération de la haute couture et de la mode, tablant sur une Fashion week qui va « en sortir renforcée, plutôt qu’affaiblie« .

Mais pour l’historien de la mode Olivier Saillard, le numérique « a montré ses limites » dans la mode. « Si on réduit tout cet exercice qui est magique – un vêtement est une sculpture molle autour d’un corps – à une photo dans un écran plus au moins grand, cela ne marche pas », dit-il à l’AFP.

Le ralentissement dû à l’épidémie a également permis à la Fédération d’avancer sur la voie du développement durable. Elle a présenté début juin un outil qui permet aux maisons de mesurer en amont l’impact environnemental et social de leur événement.

La crise sanitaire a tout accéléré. En terme de digitalisation, il s’est passé en un an ce qui s’est passé en dix ans

L’événement (virtuel) à surveiller est le retour de Courrèges dans la mode homme, avec comme nouveau directeur artistique, le Belge Nicolas Di Felice (ex-Balenciaga et ex-Louis Vuitton).

Celine et Berluti sont les grands absents de cette édition, ayant décidé de créer à leur propre rythme.

Déjà avant la pandémie, Hedi Slimane, styliste star de Celine, jugeait la Fashion week « caduque ». Il a présenté ses deux dernières collections homme et femme en février et avril, en dehors des Fashion weeks virtuelles, dans des films poétiques tournés dans des châteaux.

Berluti a de son côté présenté la dernière collection homme du directeur artistique belge Kris Van Assche à Shanghaï, signe de l’importance accordée au marché asiatique. Son départ a coïncidé avec les annonces du PDG de Berluti, Antoine Arnault, que la maison aura désormais son propre calendrier.

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