A Paris, Saint Laurent remet le tailleur-jupe au goût du jour
Jupe crayon fendue, veste aux épaules surdimensionnées, décolleté plongeant et talons aiguilles: Saint Laurent a rendu sexy le tailleur-jupe, ensemble tombé aux oubliettes, à l’occasion de la Semaine de la mode à Paris mardi.
Sur un podium éclairé par des chandeliers, des mannequins, minces et tout en jambes, avancent derrière des lunettes de soleil. Au premier rang, la papesse de la mode Anna Wintour remet les siennes quand le défilé commence.
Noir, bleu marine à rayures tennis: les couleurs sont classiques mais l’audace du tailleur-jupe, ce look phare de la collection automne-hiver 2023, vient de la coupe de la veste et du contraste avec des pièces fluides ou transparentes qui vont avec.
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La jupe se porte également avec des blouses à noeud qui se prolonge sur le dos comme une traine et des hauts transparents couleur chair. Les motifs tartan s’invitent sur les jupes ou les manteaux aux épaules XXL, comme les vestes.
Autre élément traditionnellement associé au vestiaire masculin: un plaid enveloppant le haut du corps, joliment drapé et fixé avec des bijoux massifs dorés.
Une collection résolument moderne
« La femme Saint Laurent expose son corps si elle le veut et le cache si elle en a envie », souligne le styliste belge Anthony Vaccarello dans la note du défilé.
Dans les looks du soir, la jupe peut être remplacée par un pantalon slim en cachemire: la modernité de la tenue est impensable sans le confort. Les petites robes noires au dos nu ont des lignes pures et sont, comme les jupes, au-dessus du genou.
Le décor du défilé est inspiré de la salle de bal de l’hôtel Intercontinental, où Saint Laurent a présenté ses collections haute couture entre 1975 et 2001. Les chandeliers, symbolisant l’opulence du décor de l’époque, sont ici placés dans une boîte noire qui accueille le show en face de la Tour Eiffel, où la maison défile traditionnellement.
« Une collection incroyable, forte et puissamment féminine – personne ne plaisante avec cette femme Saint Laurent! », a commenté pour l’AFP Simon Longland, directeur des achats mode chez Harrods. « La collection semblait tirée des archives des années 80 d’Yves lui-même mais entre les mains d’Anthony, il l’a faite sienne et résolument moderne », a-t-il poursuivi, en anticipant qu’elle « trouvera un écho chez les clientes de Harrods. »
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