Alice Pfeiffer casse le mythe de la Parisienne
La Journaliste décortique le mythe de la Parisienne, dans un texte pertinent nous encourageant à juste être nous-mêmes.
La mode, « un empire éphémère, où les paillettes côtoient une machine, pragmatique et fascinante, vendant des fripes
Brassage
De par sa mère britannique et son père autrichien, Alice se sent multiculturelle. « Mes parents m’ont évité de devenir une mini-femme à 14 ans, et n’ont pas cédé à mes caprices parisianistes. » L’ambiance « mortifère » de cette famille de déportés rend néanmoins l’ado rebelle. Renvoyée de l’école, l’adepte de PJ Harvey débarque dans un internat près de Brighton. « Je suis la plus indomptée des Parisiennes, mais les Anglaises sont plus libres de leur corps », dit-elle.
Presse
Elle étudie les genres avant de s’aventurer aux Inrocks. « Le journalisme m’a permis de m’exprimer et de rencontrer des gens. » Elle se spécialise dans la mode, « un empire éphémère, où les paillettes côtoient une machine, pragmatique et fascinante, vendant des fripes ». De son côté, Alice arbore le noir et un tatouage composé de maillons ronds.
Parisienne
Celle-ci fait rêver le monde entier. A l’instar de Carine Roitfeld, Lou Doillon ou Jeanne Damas. Incarnation de la femme parfaite, la Parisienne est un modèle à suivre, mais existe-t-elle comme telle? Le livre tout en nuances et en intelligence d’Alice Pfeiffer se veut plus complexe – « Je suis devenue parisienne en l’écrivant. Il y a tant de façons de l’être. » Ses exemples? Christine and the Queens ou la militante féministe, Amandine Gay.
Féminité
Aux yeux de l’auteure, la Parisienne ne se met pas sur son trente-et-un, puisqu’elle privilégie l’aisance. « L’élégance étant de porter un vêtement cher avec désinvolture. Autre spécialité, emprunter des pièces de la garde-robe masculine. » Ce look « cristallise une icône. On nous promet qu’on peut toutes devenir cette femme », déplore-t-elle. Mais à quel prix? « La Parisienne ne grossit pas et ne vieillit pas, or ce chic « naturel » cache une tyrannie constante. »
Immuable
« Le style est un état d’esprit. A chacun de créer le sien », estime Alice qui redoute toutefois que la Parisienne cède trop facilement aux clichés, y compris quand il s’agit d’être le faire-valoir de l’homme parisien – « Demain, on suivra les mêmes modes, mais j’espère voir des femmes, différentes et atypiques, à l’écran ou en politique. » La trentenaire veut donc « éveiller un chic intemporel, porté par tous types de corps. »
Je ne suis pas parisienne, par Alice Pfeiffer, Stock, 212 pages.
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