Bernard Gavilan, le fripier musical
Bernard Gavilan, roi du vintage, a inauguré sa première boutique à Bruxelles en 1994. Avec son œil aiguisé et sa joyeuse folie, il fait désormais tourner 4 adresses dans les Marolles. Son dernier-né met en valeur ses stocks hors saison, l’hiver en été et vice-versa.
La question qu’on vous pose le plus souvent?
«Mais où trouvez-vous toutes ces fripes?» Eh bien, si je vous disais tout, ce serait moins drôle. Et puis on n’est pas là pour ça, hein!
Le sport que vous pratiquez… en pensée?
De la musculation, en salle. Il y a trop longtemps que je n’en fais plus. Avec le temps qui passe, l’attraction terrestre commence pourtant à se faire sentir. J’y pense donc beaucoup et puis j’oublie, comme disait l’autre.
L’endroit dont vous n’êtes jamais revenu?
New York à la fin des années 80. J’y allais avec les stylistes Laurent Dombrowicz et Valy Bax pour shooter Cameron, le mannequin ExpressYOUrself de Madonna. A l’époque, en Belgique, on menait encore une petite vie bien calme du lundi au vendredi. Là, c’était intense H24, 7 jours sur 7. Tout m’a impressionné, l’ambiance, les immeubles, les sirènes des voitures de flics…
La personne qui vous influence le plus?
La météo, les gens, mes amis, Madonna pour sa liberté.
Le plat qui vous ramène en enfance?
La fabada asturiana, le cassoulet espagnol. J’adorais celui que faisait ma mère. Entre-temps, je suis devenu végé, j’en mange encore mais j’enlève le lard, le chorizo et le boudin noir.
La chose la plus folle que vous ayez faite?
Faire la folle avec des amis. Dans les années 90, on s’est travestis, maquillés à outrance et on s’est rendus au Mirano. On a fait croire aux responsables de la boîte qu’on arrivait avec un band connu. J’ai dansé en minijupe et talons sur les tables, je me faisais appeler Suava.
Un métier que vous auriez pu exercer?
Margeur ou second de machine en imprimerie. C’est mon premier job et ce n’était pas mon choix, mais c’était ça ou rester à l’école, ce que je ne voulais plus. J’ai dû le pratiquer deux ans environ. Et puis au moment de ma promotion comme second de machine, j’ai refusé, le directeur m’a fait comprendre que c’était à prendre ou à laisser. Une semaine plus tard, j’étais dehors, préavis payé et quelque temps après, je commençais comme vendeur dans une boutique de la galerie Agora, le début d’un parcours qui m’a mené à ce que je fais depuis 29 ans – fripier musical.
« Tout reste à faire encore et encore »
Ce qui vous saoule vraiment?
L’indécision, quand je ne sais pas, quand les gens ne savent pas, ça, ça me saoule… Le doute, ça va encore mais l’indécision, c’est juste pas possible.
Un mot pour vous décrire?
Courageux.
Votre achat le plus bizarre?
Un gilet jaune en toile avec plein d’œillets métalliques. Je ne sais pas à quoi ça sert à la base, mais ça fera un top look très prochainement.
Une idée concrète pour un monde meilleur?
Oufti, j’ai l’impression que tout a déjà été dit mais que tout reste à faire encore et encore, sinon cette vieille formule peut-être: aimons-nous les uns les autres!
Ce que vous aimeriez faire, là, tout de suite?
Etre à Ibiza, me promener, prendre l’air du bord de mer, j’aime regarder les mecs qui marchent sur la plage…
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Bernard Gavilan, vêtements anciens et linge de maison au 137, rue Blaes, à 1000 Bruxelles ; L’homme au 162, rue Blaes, à 1000 Bruxelles ; La femme et l’enfant au 5, place du Jeu de Balle et les stocks hors saison, sur rendez-vous.
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