Au printemps dernier, on l’annonçait de retour en grandes pompes. Le corsaire, ou capri pants en anglais, ne semble pourtant pas près de détrôner les éternels shorts et bermudas qui, il faut bien l’admettre, sont bien plus faciles à porter. Alors le corsaire, chronique d’un retour mitigé annoncé?
Ça a commencé dès mars dernier: les médias, bureaux de tendances et influenceuses mode frétillaient à l’idée du grand come-back de cette pièce phare du vestiaire des années 2000 (voire 90). Ou du moins prédisaient, photos à l’appui, que le corsaire ou « pantalon capri » serait sur toutes les jambes – ou en tout cas sur celles qui peuvent se le permettre, c’est à dire grandes et minces – cet été.
Bella Hadid, Emily Ratajkowski, Kendall Jenner… Le corsaire était bien-sûr de retour dans les vestiaires des stars. Et chez les grands créateurs, idem. On a pu aperçevoir le petit pantalon court sur les podiums des défilés Jacquemus, Coperni ou encore Ferragamo, entre bien d’autres.
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Les influenceuses ont évidemment sauté sur cette trop belle occasion de hashtaguer une nouvelle pièce à leur vestiaire estival autre que jupes, shorts, bermudas ou leggings. Ces derniers ayant pourtant fait un retour en grâce récemment grâce à Victoria Beckham elle-même, qui a beaucoup porté le caleçon long suite à sa fracture du pied (oui, même Vic met des leggings).
Legging d’été et athleisure
Peut-être que, justement, le corsaire renaît de ses cendres car il se fait legging d’été. Tout aussi confortable, il permet, dans sa version raccourcie, de laisser voir chevilles et mollets tout en cachant les genoux. Les critiques diront qu’il fait partie de ces pièces hybrides qui peuvent donner l’impression qu’on n’a pas réussi à trancher: plus couvrant que le short ou le cycliste, mais suffisamment dégagé pour laisser voir un bout de peau quand même, et donc d’avoir moins chaud en été.
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Peut-être aussi que le sportwear joue un rôle dans ce regain de popularité. Les outfits de salles de sport, de running ou de yoga ont plus que jamais la cote et sont largement représentés sur les réseaux sociaux, floutant la limite entre tenue de sport et tenue de ville: c’est la tendance athleisure. Les codes se croisent: le capri, le cycliste ou le legging, dans leur version sport, peuvent se porter avec un petit top et une veste en jean.
Capri, c’est pas fini
Le pantalon capri est né à la fin des années 40 et a été popularisé sur la mythique île italienne de Capri, d’où son petit nom. Rien à voir avec des chèvres donc, ce que signifie capri en italien. Inutile d’essayer de trouver un lien de corrélation ici…
Très vite, le petit pantalon est adopté par les stars de l’époque, de Brigitte Bardot dans les années 50, qui l’arborait dans sa version Vichy, à Audrey Hepburn qui l’enfile pour la première fois dans le film Vacances romaines, (1953), en passant par Marylin Monroe et Grace Kelly. Les pin-ups ne tardent pas à en faire une des pièces phare de leur vestiaire, le corsaire leur permettant de couvrir leurs gambettes tout en restant sexy.
D’autres actrices et icônes de la mode comme Sarah Jessica Parker – Carrie Bradshaw dans Sex and The City – porteront quelques décennies plus tard le fameux capri, avec cette classe teintée de nonchalance, l’air de dire « je sais que j’ai des belles jambes mais je suis cool ».
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En 2024, le corsaire est porté dans des tons neutres, noir et blanc en tête. Mieux vaut en effet éviter couleurs criardes ou motifs sur une pièce aussi clivante. Il se porte moulant ou plus loose, évasé ou échancré sur les côtés des genoux, un peu bouffant, en jupe culotte ou en version pantacourt cargo, avec ficelles de resserage qui tombent en bas du genou. On l’associe à des mules à talons (le nec plus ultra), une veste en jean, un blazer ou un bombers.
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La mode du pantalon capri a-t-elle (vraiment) pris?
Car traditionnellement, le capri pants ne correspond pas forcément à ce que le quidam se représente quand on emploie le mot « corsaire ». C’est à dire qu’il ne se limite pas à sa version moulante qui ne pardonne rien à la silhouette, puisqu’il peut se décliner dans une coupe plus large voire plus longue, frôlant le 7/8e. De la triche pensez-vous?
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En effet, ce n’est pas ce que nous, à la rédaction, on appellerait plutôt « pantacourt » qui a fait couler l’encre ces derniers mois. Car c’est bel et bien dans sa version ultra-près du corps que ce que nous préférons appeler corsaire était censé – est toujours censé! – être sur toutes les filles cet été. Sauf que… Jusqu’à présent, le mini-pantalon semble encore loin d’avoir relégué jupes, shorts et bermudas à la penderie. Et pour cause! Si la pièce a la cote chez les modeuses et les it-girls, rien n’est moins simple pour beaucoup de femmes.
Car pour porter dignement le corsaire dans sa version seconde peau, on aurait tendance à croire qu’il vaut mieux avoir la jambe fine et galbée et, si possible, pas trop courte. Exit donc une bonne partie de la population féminine, qui préfèrera des pièces plus flatteuses.
Pourtant, certaines assument le capri même si elles ne rentrent pas dans les critères canoniques pour pouvoir porter ce vêtement supposé « couper » visuellement la jambe. Plus size, petites… Elles portent le legging alors pourquoi pas le capri? D’ailleurs, pour nombre d’entre elles qui analysent les tendances sur les réseaux sociaux, le corsaire irait même davantage aux femmes petites qu’aux grandes. Quant aux courbes féminines, il donnerait un effet pin-up plutôt flatteur aux silhouettes moins filiformes.
Mince ou ronde, petite ou grande, ce qui est certain, c’est que si vous avez envie de porter le corsaire cet été, mieux vaudra éviter les Birkenstock ou les sneakers pour leur préférer les talons, si vous voulez être au top de la trend. Et si vous choisissez les ballerines – autre pièce controversée du vestiaire – cassez le côté trop sage du bas avec une pièce large en haut, type top oversized, bouffant ou bombers.
En attendant, cet été, on enfilera notre éternelle petite jupe en jean. Au moins, on pourra porter nos Birk’.
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