Le Levi’s 501 a 150 ans: trois talents créatifs revisitent le jeans iconique

Denis Meyers jeans Levi s
Le 501 revisité par l'artiste Denis Meyers © Amber Vanbossel
Wim Denolf Journaliste Knack Weekend

En mai, le jeans le plus célèbre au monde fête ses 150 ans. Quinze décennies que le modèle 501 de Levi’s a traversées sans heurt. Un parcours où il est question de qualité, d’ingénieuse publicité et de parfait timing. A l’occasion de cet anniversaire, nous avons donné carte blanche à trois talents créatifs, qui revisitent ce jeans emblématique.

Florentina Leitner

Florentina Leitner jeans

La Viennoise Florentina Leitner s’est installée en Belgique en 2015 pour étudier à l’Académie d’Anvers, ville où elle vit et travaille depuis. Elle a lancé sa propre marque en 2020 et a remporté l’an dernier le Belgian Fashion Award de l’Emerging Talent of the Year.

«Mon style est girly et féminin, alors qu’un 501 bleu oversized comme celui-ci est justement très neutre. Pour accentuer ce contraste, je lui ai ajouté des fleurs roses brodées de paillettes, mais uniquement sur le devant, pour que l’on puisse encore s’asseoir confortablement. Les roses sont disposées en losange, une forme que j’ai beaucoup utilisée dans ma collection précédente. A l’époque, j’ai envisagé de créer des pantalons en denim, mais c’était très difficile de trouver le bon fabricant qui pourrait travailler les détails comme je le voulais. Ce projet m’a donné envie d’expérimenter le jeans à nouveau, d’autant plus qu’il est redevenu très tendance.» florentinaleitner.com

Denis Meyers

Denis Meyers jeans
Copyright Amber Vanbossel

L’artiste urbain bruxellois Denis Meyers est sorti en 2004 de La Cambre, où il a étudié la typographie. Son travail, influencé par les dessins animés et les graffitis, va des fresques et stickers aux collaborations avec Bellerose et Café Costume. Une sélection de ses œuvres est exposée à l’Art Gallery de Knokke jusqu’au 7 mai.

«Quand j’étais jeune, le 501 était vraiment un objet fétiche pour moi: ado et au début de ma vingtaine, je dormais presque avec. Par respect pour le modèle original, je n’ai pas voulu utiliser de peinture et lui ajouter de la matière. A la place, j’ai peint une série de mots sur le tissu avec de la javel non diluée. Ce produit industriel a également inspiré le mouvement punk dans la teinture des textiles. Le choix des mots évoque ma jeunesse et toutes les émotions et les désirs que j’ai eus ces années-là. Je n’ai pas eu besoin de croquis au préalable: aujourd’hui, lorsque je peins un mur, un skateboard ou tout autre objet, je suis mon intuition. Le résultat correspond tout à fait à ce que j’avais en tête, j’ai hâte de le porter pour une soirée.» @d6ni5m, art-gallery.be

Stephanie D’heygere

Stephanie D'heygere jeans
Copyright Renaud Callebaut

Après avoir obtenu son diplôme à l’Académie d’Anvers, Stephanie D’heygere a travaillé chez Maison Margiela et Dior. En 2018, elle a fondé sa propre marque de bijoux et d’accessoires à Paris. Elle crée également pour des labels comme Jacquemus et Y/Project et a remporté le Jury Prize lors des derniers Belgian Fashion Awards.
«J’ai toujours un 501 dans mon dressing, j’étais donc ravie de travailler sur ce modèle. J’ai conservé le caractère épuré du pantalon et j’ai créé un trompe-l’œil avec l’étiquette au dos. Au premier abord, on ne remarque rien de particulier, mais grâce à une ouverture sur le haut, l’étiquette devient une pochette secrète où l’on peut mettre de l’argent, un bout de papier ou un porte-bonheur, par exemple. Dans ma propre collection aussi, les pièces ont souvent un twist subtil et une double fonctionnalité. Certains bijoux peuvent ainsi être portés de différentes manières, ou l’on peut y ranger quelque chose. La décoration superflue, ce n’est pas pour moi: D’heygere est une marque conceptuelle pour les connaisseurs et les amateurs d’idées fortes.» dheygere.com

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