Mode et Internet, un mariage tendu

Toujours précurseur, Burberry a utilisé en avant-première l'iPhone 5c d'Apple pour couvrir son show printemps-été 2014 sur les réseaux sociaux. © Burberry

Après avoir imposé son  » partout, tout le temps  » au monde de la mode, la révolution numérique connaîtrait-elle un retour de balancier ?

 » Un véritable zoo.  » Voilà comment Catherine Bennett, organisatrice de la Fashion Week de New York, décrit en décembre dernier la semaine des défilés.  » Ce qui était au départ une plate-forme pour créateurs établis afin qu’ils présentent leurs collections aux médias et clients triés sur le volet est devenu une période désordonnée, épuisante et trop coûteuse pour pouvoir faire du vrai business « , soutient la directrice générale d’IMG Fashion, l’entreprise mandatée par Mercedes pour l’organisation du rendez-vous new-yorkais. Ce sont les blogueurs, photographes de streetstyle et autres starlettes de la mode qu’elle montre du doigt. Ils sont invités en masse depuis quelques saisons et occupent les premiers rangs. À certains défilés, rares sont les spectateurs qui regardent vraiment les vêtements. Scotchés à leur smartphone, ils s’attellent plutôt à poster des selfies, voire découvrir les pièces phares sur Instagram.

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On le sait, le secteur de la mode a connu ces dernières années une vraie révolution numérique. Certains n’ont pas hésité pas à investir très vite la Toile. Burberry est pionnier en la matière. Le spécialiste du trench, en perte de vitesse au niveau ventes, s’empare de l’opportunité pour dépoussiérer ses produits et son image. Et réussit à faire rimer tartan avec innovation. La marque se met à Facebook en 2009. Depuis, elle compte quelque 16 millions de fans.

Après les états d’âme des débuts, la plupart des marques ont aujourd’hui sauté dans l’ère numérique à pieds joints. Quasiment tous les défilés sont retransmis en direct sur le Web et ils sont devenus de vraies machines à faire le buzz.

Le Net a donc imposé son immédiateté et son ubiquité au monde de la mode, même si cela fait parfois désordre, à l’image des recommandations de Catherine Bennett d’IMG Fashion…  » Si aujourd’hui certains veulent resserrer les rangs des défilés, c’est pour les rendre à nouveau exclusifs dans la vie réelle, conclut Damien Van Achter. Les diffusions virtuelles sont là pour donner l’eau à la bouche, tandis que les shows physiques sont réservés à ceux qui en donneront l’impact le plus important et le plus positif. « 

Par Marie Dosquet

>>> Retrouvez un dossier complet sur les liens qu’entretiennent mode et technologie dans Le Vif Weekend du 4 avril 2014.

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