Paris Fashion week, le 5e jour avec Jean Paul Gaultier

C’est bien la fin d’un monde, celui qui vit éclore le talent survolté d’un titi parisien qui aimait les femmes aux seins obus, les joueuses d’accordéon, les reines du pavé tatouées, les filles d’ébène, les mauvais garçons qui cherchent querelle.

Au Grand Rex, sur l’un de ces grands boulevards qui animent la ville, Jean Paul Gaultier invitait pour la dernière fois à voir défiler sa vision prêt-à-porter d’un vestiaire qu’il a su si bien bousculer. On aurait aimé une vraie fête ou alors un vrai enterrement, on a eu droit à une caricature, cela brûle les doigts de l’écrire.

Il s’agissait de l’élection de « Miss Jean Paul Gaultier 2015 », avec ruban tricolore et succession sans queue ni tête de candidates marinière, tour de France, Météo, rédactrice de mode, femme de footballeur, vintage, smoking et lucha libre.

Cela aurait pu être un chapelet festif mais émouvant de silhouettes qui rendaient hommage à ce créateur qui eut tant de génie. Las, elles furent introduites péniblement par Alex Taylor, sur une musique tonitruante – nul besoin de monter le son pour faire fiesta, encore moins de choisir le générique de « Champs-Elysées » tellement daté. Rossy de Palma y alla de son petit effeuillage, on admira son culot, Blanca Li signa la chorégraphie, on admira sa fidélité.

Pour le reste, on n’eut pas assez d’yeux pour pleurer. Dans la salle, pourtant magnifiquement kitsch, siégeaient Catherine Deneuve, Yvette Horner, Alexander Wang, Farida Khelfa, Anthony Vaccarello, cherchez l’intrus.

En un final digne d’un cabaret, Jean Paul Gaultier rasé de près fit son petit tour de piste puis se déhancha sur la scène avec ses Miss, dont une vraie, en chair et en os (heureusement, on échappa à Nabila, Nabila qui ?). La pluie de paillettes venue des cintres ne suffit hélas pas à donner du lustre à ce show qui marque définitivement la fin d’une ère. Où êtes-vous, Régine Chopinot ?

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